Jean-Jacques Marie
Le présent, c’est l’histoire de demain. Le journal d’aujourd’hui sera une source, parmi d’autres, de l’histoire que l’on écrira demain. D’où l’importance de savoir ce que vaut telle ou telle source d’information. On nous permettra donc de relever une superbe perle, certes sans intérêt historique en elle même, mais qui permet de juger de ce que vaut l’organe de presse où elle est publiée.
Dans le quotidien Libération, daté des samedi 21 et dimanche 22 décembre 2013, une dame qui répond au nom de Beatriz Preciado, présentée comme « philosophe, directrice du Programme d’études indépendantes au musée d’Art contemporain de Barcelone (Macha) », écrit, dans la rubrique « Idées » (sic!), sous le titre : « Droit des femmes au travail … sexuel », les lignes suivantes : « Le travailleur sexuel ne met pas son corps en vente, mais transforme, comme le font l’ostéopathe, l’acteur ou le publiciste, ses ressources somatiques et cognitives en force de production vive. Comme l’ostéopathe il/elle use de ses muscles, il/elle taille une pipe avec sa bouche avec la même précision que l’ostéopathe manipule le système musculo-squelettique de son client. Comme l’acteur, sa pratique relève de sa capacité à théâtraliser une scène de désir. Comme le publiciste, son travail consiste à créer des formes spécifiques de plaisir à travers la communication et la relation sociale. Comme tout travail, le travail sexuel est le résultat d’une coopération entre sujets vivants basée sur la production de symboles, de langage et d’affects » (page38).
La production de symboles est sans doute dans ce domaine particulièrement importante.