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SOUSCRIPTION pour « COMMENT LA REVOLUTION S’EST ARMEE » de Léon Trotsky

Les cinq volumes de ses écrits politico militaires en souscription. (LES ECRITS MILITAIRES de TROTSKY)

Longtemps interdits de diffusion et de lecture en URSS et jamais édités dans leur totalité en français, voici les écrits du fondateur et dirigeant de l’Armée rouge durant la guerre civile de 1918-1922.

Le volume 1 couvre l’année 1918, année de fondation de l’Armée rouge et de sa construction pour défendre le jeune État ouvrier face aux interventions des puissances impérialistes et des premières armées blanches. Du volontariat, en passant par la guérilla puis à la conscription à l’échelle du pays, les hommes de cette nouvelle armée, souvent mal formés et armés, auront fort à faire pour défendre les acquis de la révolution d’Octobre.

Le volume 2 couvre l’année 1919, année clef pour les combats menés par l’Armée rouge pour défendre le jeune État ouvrier, sur un front de 8 500 kilomètres, contre les armées blanches et impérialistes. Des combats dont le paroxysme est la défense de Petrograd, capitale de la révolution, contre les troupes de Ioudenitch équipées et soutenues par la Grande Bretagne et la France.

Le volume 3 couvre l’année 1920, on pense la guerre civile close. Les hostilités sont relancées par un nouveau coup de butoir contre la révolution d’Octobre de la Pologne qui, sous la houlette d’une mission militaire française dirigée par le général Weygand assisté par un certain capitaine Charles de Gaulle envahit l’Ukraine et prend Kiev. L’Armée rouge reprend le dessus et repousse l’armée polonaise jusqu’à Varsovie. Une dernière bataille est livrée contre le général blanc Wrangel dont les troupes doivent évacuer la Crimée sous la protection des flottes alliées.

Le volume 4 couvre les années 1921 à 1923, l’Armée rouge est sur le « pied de paix » dans un pays saigné à blanc et exsangue. Toutes les ressources ou presque sont drainées par l’Armée rouge pour défendre les acquis de la Russie révolutionnaire. Ici et là les paysans se soulèvent contre les réquisitions. La révolte éclate dans la flotte à Cronstadt. Elle est écrasée et la Nouvelle Politique Économique est lancée par le Parti bolchevique pour tenter de relancer l’économie et reconstruire le pays.

Le volume 5 couvre les années 1921 à 1923, l’Armée rouge continue à réduire ses effectifs tout en essayant de se moderniser. La théorie militaire connaît un vaste champ de discussions sur l’art et la manière de mener la guerre. L’URSS tente de renouer des relations commerciales avec les puissances impérialistes face aux menaces et aux ultimatums. Le pays veut reconstruire son économie, malgré la famine catastrophique dans la région du Dniepr, la Volga et le Nord Caucase. Les dirigeants soviétiques restent attentifs aux devenirs de la Révolution allemande de l’automne 1923 dont dépend leur propre devenir.

Cette série de cinq volumes, l’une des principales œuvres politico militaires du XXe siècle, constitue une archive indispensable pour la compréhension de la lutte engagée après la Révolution russe et ses retentissements sur le jeune État soviétique et le mouvement ouvrier mondial.

Sur le plan bibliographique, la seule œuvre de Trotsky écrite « à chaud » et dans un train.

Les Cahiers du mouvement ouvrier prennent en charge l’organisation de la souscription des cinq volumes au prix de 156,80 euros. Il est cependant possible de souscrire pour chaque volume à part selon les modalités suivantes :

Volume1              33,60  €
Volume2              36,40  €
Volume3              26,60  €
Volume4              28,70  €
Volume5              31,50  €


Votre souscription est à adresser soit sous forme de chèque au nom des Cahiers du mouvement ouvrier au 36, rue de Picpus, 75012 Paris ou par virement en précisant les informations suivantes :RIB des CMO

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Quelle que soit votre mode de règlement, veuillez envoyer à l’adresse ci-dessus l’attestation de souscription (sur papier libre ou à télécharger Attestation de souscription), en prenant soin de bien indiquer les numéros de volumes choisis ainsi que votre adresse, votre mail ainsi que votre numéro de téléphone. Vous pouvez aussi nous donner ces renseignements par mail à l’adresse : redaction@cahiersdumouvementouvrier.org.

Rajouter un supplément de 8 euros pour tout envoi (1 ou 5 volumes) en France métropolitaine.

Le comité de rédaction

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Comment la révolution s’est armée de Léon Trotsky

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LES ECRITS MILITAIRES de TROTSKY

Léon Trotsky : « Comment la révolution s’est armée ? »

Les cinq volumes des Ecrits militaires de Trotsky entre 1918 et1922, rédigés pendant la guerre civile et au lendemain de sa conclusion victorieuse, sont restés inédits en français à l’exception du premier tome publié  il y a plus de 50 ans par les éditions de l’Herne et depuis longtemps épuisé. L’Harmattan sort à la fin du mois de mai la traduction complète des cinq volumes en français. Une souscription est organisée par les Cahiers du mouvement ouvrier reposant sur un rabais de 30 % du prix public. SOUSCRIPTION pour « Comment la révolution s’est armée » de Léon Trotsky

Ci-dessous un court texte extrait du livre quatre de ces écrits militaires.

             Ah, que nous manquons de précision !

La précision, l’exactitude sont une qualité précieuse qui s’acquiert progressivement et peut servir de critère du développement économique et culturel d’un peuple, d’une classe et même d’un individu distinct. Nous manquons précisément surtout de précision. Tout notre passé national ne nous y a pas habitués et l’on peut dire sans exagération que chaque malheur, chaque échec, chaque catastrophe sociale ont chez nous pris des dimensions beaucoup plus grandes qu’ils  n’auraient dû, précisément à cause de l’absence d’une coordination des actions, impossible sans précision ; pour la même raison tout notre effort collectif donne infiniment moins de résultats qu’il ne pourrait en produire.

L’homme exact n’est pas celui qui se dépêche… Des gens toujours pressés, qui se présentent partout et toujours en retard, nous en avons des paquets. Des gens exacts, c’est-à-dire des gens qui savent ce que signifie une minute, savent organiser leur travail et ne perdent ni leur temps ni celui des autres, des gens de ce type nous n’en avons pas beaucoup. Leur nombre augmente, mais lentement, et là est notre plus grande difficulté dans notre activité économique comme dans notre activité militaire.

Tout travail pratique exige que l’on s’oriente dans le temps et dans l’espace. Mais dans toute notre éducation passée rien ne nous a appris à apprécier ni le temps ni l’espace, dont il nous a toujours semblé que nous en avions des tonnes en réserve, quoi qu’il se passe. Et nous les mesurons horriblement mal.

Demandez à un paysan sur un chemin vicinal : à combien de kilomètres se trouve le village d’Ivachkov ? Il va vous répondre : trois kilomètres. L’expérience prouve qu’Ivachkov peut être distant de sept ou huit kilomètres. Si vous êtes chicanier et insistant vous  allez lui demander : est-ce vraiment à trois kilomètres, pas plus, pas à cinq, à sept kilomètres ; dans la plupart des cas votre interlocuteur va vous répondre : « qui c’est qui a mesuré la distance ? » ; et effectivement chez nous on ne compte pas les kilomètres. Des dictons le disent : « La bonne femme a voulu mesurer et elle a tout envoyé promener », etc.

Lors de mes déplacements sur les fronts il m’est arrivé chaque jour de me heurter à l’attitude incroyablement inattentive des paysans locaux, mobilisés comme guides, et même assez souvent du corps des commandants et des commissaires de l’armée elle-même vis-à-vis des questions de distance et de temps. Sur les guides dans l’armée on pourrait écrire un cahier entier de souvenirs et d’observations. Nous soumettions chaque nouveau guide à un interrogatoire orienté pour vérifier s’il connaissait réellement le chemin à suivre et combien de fois il l’avait emprunté. Cela a souligné l’extrême importance pour nous de nous trouver au bon moment et a montré aussi que la veille ou l’avant-veille ce même guide nous avait mis dans l’erreur car il est apparu qu’il ne connaissait pas du tout le chemin. Une fois, après avoir soutenu un interrogatoire sévère, notre guide a fini par s’asseoir et, au bout d’une demi-heure, en détournant les yeux d’un air  inquiet, il a bafouillé qu’il n’avait emprunté ce chemin qu’une seule fois et, en plus, de nuit.

La source d’une telle attitude vis-à-vis de son temps et du temps des autres est indubitablement le village russe qu’une nature féroce et l’esclavage imposé par le gouvernement et les grands propriétaires ont poussé à manifester une patience passive et donc une attitude indifférente vis-à-vis du temps. Attendre des heures durant à la porte de quelqu‘un, en silence, patiemment avec une passivité rituelle est une  particularité du paysan russe. « C’est rien, il attendra » est la « formule » archi-connue du mépris lâchement manifesté par les seigneurs à l’égard du temps du moujik et de la certitude, tout aussi lâche, que le moujik supportera tout, car il n’est pas habitué à estimer son propre temps.

Maintenant à la fin de l’année 1921, le paysan n’est évidemment plus celui  de 1861, celui d’avant 1914, ou d’avant 1917 ; de gigantesques changements se sont produits dans sa situation et dans sa conscience ; mais ces changements n’ont pour le moment concerné que le contenu de sa vision du monde sans être encore parvenus à le rééduquer c’est-à-dire à régénérer ses habitudes et ses procédés.

L’industrie, la production mécanique, de par leur nature, exigent  la précision. La charrue retourne la terre couci-couça. Mais si les dents des roues d’engrenage d’une machine ne s’insèrent pas précisément l’une dans l’autre, la machine tout entière s’arrête ou s’abîme. Le prolétaire, à qui une sirène indique le début et la fin de son travail, est plus capable que le paysan d’apprécier l’espace et le temps. Cela étant, les rangs de la classe ouvrière chez nous s’élargissent par le recrutement de paysans qui apportent leurs traits de caractère à l’usine.

La guerre actuelle est une guerre mécanique. On y exige la précision dans les domaines du temps et de l’espace. Sans elle on ne peut trouver la combinaison nécessaire des différents types d’armement, de forces et de moyens techniques. Mais là aussi est notre point le plus faible. Nous nous trompons souvent dans le calcul du temps. Il est très, très difficile d’obtenir que l’artillerie arrive à un endroit donné au moment nécessaire. Et pas seulement parce que les routes sont mauvaises (on peut d’ailleurs inclure le mauvais état des routes dans la liste), et pour ces raisons l’ordre donné n’arrive pas à temps ou n’est pas lu à temps. Autre raison : les diverses composantes des préparatifs ne sont pas mises en œuvre en même temps et de façon parallèle, mais l’une après l’autre : une fois le ravitaillement en fourrage effectué, on se rappelle qu’on manque de harnais, puis on devine qu’il fallait réclamer des jumelles ou des cartes, etc.

«  La perte de temps ressemble à une mort irrémédiable », a écrit un jour Pierre le grand, qui à chaque pas se heurtait à l’indolence, à l’immobilité, à la négligence barbues des boyards. La classe privilégiée reflétait à sa manière les traits  de caractère généraux de la Russie paysanne. Pierre le grand a tenté de toutes ses forces d’apprendre à la caste militaire à gérer le temps à l’allemande ou à la hollandaise. L’exactitude bureaucratique, extérieure, formelle s’est alors indubitablement développée dans la machine du tsarisme, mais cette exactitude rituelle n’était que la couverture de la nonchalance, héritée par nous du passé maudit en même temps que la pauvreté et l’inculture.

Seuls le large développement d’une économie mécanisée, une division du travail adéquate et son organisation correcte peuvent  développer les habitudes de précision et d’exactitude. Mais, en même temps, l’organisation correcte  d’une «économie moderne » est impossible sans précision et exactitude. Les deux aspects sont étroitement liés, l’un collabore à l’autre ou le contredit.

Notre propagande d’Etat intervient dans la question. Bien évidemment la répétition permanente du mot « exactitude » ne peut extirper la négligence et l’irresponsabilité. Mais  le fait est que notre travail de propagande et d’éducation trouve de très profondes racines dans l’expérience massive de construction planifiée que nous entreprenons. La simple répétition des mots leur donne un caractère assommant, parfois insupportable et finalement, non seulement effleurent à peine la conscience, et  même les oreilles. Mais si la répétition incessante des mots s’appuie sur l’expérience vivante de la fabrique, de l’usine, du sovkhoze, de la caserne, de l’école, du bureau, alors, progressivement, petit à petit (oh avec quelle lenteur !) ces mots pénètrent dans la conscience et contribuent à améliorer le règlement pratique des problèmes. Et une pratique un petit peu meilleure de  nos établissements facilite à son tour la formation ultérieure  des habitudes de précision et d’exactitude qui constituent l’un des traits les plus indispensables d’un individu conscient, autonome, cultivé.

A l’époque de l’aviation, de l’électrification, du télégraphe sans fil et du téléphone, à l’époque de la révolution socialiste, qui doit transformer toute l’économie en une seule fabrique combinée, dont toutes les pièces s’enclenchent les unes dans les autres avec la précision d’un mécanisme d’horlogerie, à cette époque nous sommes, nous, enfoncés jusqu’aux genoux et parfois beaucoup plus haut dans la fange du passé barbare. Et dans toute entreprise, petite ou grande, il nous arrive plusieurs fois par jour  de nous dire «  Ah, comme nous manquons d’exactitude ! ». Cependant il n’y a pas et il ne peut y avoir d’accent de désespoir dans cette exclamation. L’exactitude est une vertu que l’on peut acquérir. Nous sommes en train de l’apprendre. Nous l’assimilons en secret, et donc, nous allons devenir plus riches, plus forts, plus intelligents car il est impossible d’être l’un sans l’autre ?

 (Extrait des archives).

 

 

 Quelques falsifications sur Trotsky

Jean-Jacques Marie

 En 1963 l’historien Pierre Gaxotte, monarchiste de conviction, jadis membre de l’Académie française, dans son  Histoire de l’Allemagne  évoque  l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand le 28 juin 1914 à Sarajevo par Gavrilo Princip, dont il ne cite pas le nom. Il écrit : «  Le 28 juin 1914, l’Archiduc héritier d’Autriche et sa femme, en visite officielle à Sarajevo, capitale de la Bosnie, furent assassinés par un étudiant, auteur d’un livre, préfacé par Trotsky et affilié à une société secrète. » ( Histoire de l’Allemagne, Tome II, Flammarion 1963, page 338). Non content de ne pas citer le nom de l’assassin, Gaxotte, qui ne cite aucune source, n’évoque pas non plus le titre du livre que selon lui, Gavrilo Princip aurait écrit et Trotsky préfacé. D’un livre de Princip, je n’ai pas pu trouver la moindre trace. Encore moins bien sûr d’une préface de Trotsky.

Dans l’édition de 1991 du dictionnaire Larousse en deux volumes, la notice sur Trotsky affirme : « il rejoint les bolcheviks en juillet 1917 qui l’élisent au Comité central des Soviets de Petrograd ». Non. Ils l’élisent au comité central du Parti bolchevik  et non des soviets où les bolcheviks sont alors minoritaires… et qui n’ont pas de comité central ! Cette notice se termine par les lignes suivantes : « Il est assassiné par son secrétaire, vraisemblablement agent de Staline. » ( t.II p 1425) . Or Mercader n’a pas une seule seconde de sa vie occupé les fonctions de « secrétaire » de Trotsky. Cette étrange affirmation vient sans doute de la notice consacrée par la Pravda du 24 août 1940 à l’assassinat de Trotsky. On y lit en effet : «  Trotsky (…) a été la victime d’un attentat [commis par] Jacques Mornard, l’un des individus et des partisans les plus proches de Trotsky (…) Ce sont ses partisans qui l’ont tué. Ceux qui l’ont liquidé sont les terroristes mêmes à qui il avait appris à tuer en traîtres. » Ainsi la version fabriquée par la police politique de Staline, voire par ce dernier même ou Beria, se retrouve, certes aménagée et adoucie, dans les colonnes du Larousse !

Jean-Pierre Scot, futur inspecteur général d’histoire, s’épanche dans l’Humanité du 12 novembre 1979 et affirme : «  Trotsky est isolé et battu politiquement au XIVe congrès de décembre 1925 après un long  et complexe débat, confus mais démocratique pour l’essentiel. » Dmitri Volkogonov auteur d’une biographie de Trotsky publiée à Moscou en 1992 illustre le deuxième tome de son ouvrage par une photographie montrant  « Trotsky lors de son intervention au XIVe congrès. » Or ce congrès est dominé par l’affrontement entre les anciens alliés de la troïka formée en 1923 contre Trotsky : Zinoviev et Kamenev, animateurs de la Nouvelle opposition contre Staline et l’appareil dirigeant du Parti. Trotsky, que les deux clans opposés n’évoquent guère dans les débats, hésite sur la portée de cet affrontement entre les anciens alliés ; il ne monte jamais à la tribune, ne prononce aucune intervention et se contente à un moment de commenter les propos d’un orateur en criant «  Juste ! »

Dans le même article Scot affirme que Trotsky nie « la possibilité d’une révolution socialiste dans un seul pays ». Ce serait un peu étrange pour celui qui fut l’organisateur principal – si Lénine en fut l’inspirateur politique central – de la révolution d’Octobre. Ce que Trotsky nie c’est la possibilité d’édifier le socialisme dans un seul pays, isolé du marché mondial et de la division internationale du travail.

Dmitri Volkogonov affirme (tome II, p 17) que Trotsky est l’auteur de la déclaration dite « des 46 » du 15 octobre 1923 qui, après sa lettre du 8 octobre 1923 au comité central, constitue l’acte de naissance, encore  interne au Parti communiste, de l’opposition de gauche. Trotsky n’en a jamais réclamé la paternité qu’aucun des 46 ne lui a jamais attribuée. Volkogonov ne fournit aucun argument ni fait justifiant son affirmation.

 Il note ensuite : «  Trotsky choisit quelques gardes parmi ses partisans éprouvés. L’un d’eux le hollandais Jean van Heijenoort, resta avec lui jusqu’à la dernière minute de son existence. » (t II, p 124). Or Van Heijenoort était français et, comme il le souligne lui-même dans ce livre reste avec Trotsky à Mexico jusqu’au 5 novembre 1939 et non jusqu’à son assassinat le 20 août 1940.

Un peu plus loin (tome II, p 315) il écrit : « L’un des proches de l’exilé, Crux, écrit à son ami politique Keller, etc. » Or Crux est l ’un des nombreux pseudonymes de Trotsky… et non l’un de ses proches.

Dans sa biographie de la dirigeante bolchevique Alexandra Kollontaï (Fayard 1996), Arkady Vaksberg affirme : «  Trotsky voulait bien accepter une femme dans le combat révolutionnaire, mais à la condition expresse qu’elle abandonne toute féminité et ne soit qu’un homme en jupon. » ( p 147) . Or dans Ma Vie Trotsky évoque d’une façon qui dément ces lignes la militante Larissa Reisner « Cette belle jeune femme qui avait ébloui bien des hommes passa comme un météore sur le fond des événements. A l’aspect d’une déesse  olympienne, elle joignait un esprit d’une fine ironie et la vaillance d’un guerrier. Lorsque Kazan fut occupé par les Blancs elle se rendit, déguisée en paysanne, dans le camp ennemi pour espionner. Mais sa prestance était trop extraordinaire. Elle fut arrêtée (…). Elle désirait tout voir, tout connaître et participer à tout. (…) Sortie indemne des épreuves du feu et de l’eau, cette Pallas de la révolution fut brusquement consumée par le typhus dans le calme de Moscou », (Ma Vie p 416).

Le Canard Enchaîné du 15 janvier 1997 ,reprenant une information du Figaro évoquait, dans sa rubrique Vite dit ? une nuit passée par Jacques Chirac alors président de la République  dans son château de Bity, « un manoir au passé étrange, selon Le Figaro. Dans les années trente il appartenait à un colonel anglais retraité de l’Intelligence Service, l’honorable William-Noél Lucas-Shadwell qui y accueillit pendant l’hiver 1934 Trotsky pourchassé par les agents du Komintern. »

Vite dit pour le moins. Alerté par un lecteur, l’hebdomadaire rectifia dans son numéro suivant  : «  Trotsky ne pouvait être venu en Corrèze car il fut assigné à résidence par le ministre de l’Intérieur chez un instituteur de Domène en Isère, de juillet 1934 à juin 1935. »

Ce qui est parfaitement exact. Trotsky y était de plus soumis à une surveillance très étroite.

Ce rectificatif n’empêche pas la rumeur d’être abondamment reprise. Ainsi le biographe de Jacques Chirac Henri Deligny écrit dans son Chirac ou la fringale du pouvoir : « C’est Lucas Shadwell qui accueillit à Bity en décembre 1934-janvier 1935 Léon Trotsky. »

Libération reprend ce canard dans son numéro du 23 février 1998 où le journaliste évoque « le château de Bity, froide demeure du XVI ème siècle, qui hébergea Léon Trotsky en 1935. »

L’Express du 4 janvier 2001 répète :  « L’ironie de l’histoire veut qu’avant d’appartenir à un ministre français de droite le château ait accueilli Léon Trotsky à la fin de l’année 1934. »

Dans sa chronique du 8 aout 2001, Frank Moulin déclare sur RTL :  «  On a même reparlé de Bity (…) au sujet du passé trotskyste de Lionel Jospin. En 1935, en effet, bien avant son achat par Jacques Chirac, Léon Trotsky lui-même, avait séjourné au château de Bity. »

Chose au premier regard plus étonnante, Edwy Plenel, ancien membre de la ligue communiste révolutionnaire (LCR), écrit dans ses Secrets de jeunesse : «  L’un des mystères de ce séjour, dont je n’ai pu encore trouver la clé ( sic !) est cette halte incertaine du « Vieux » en Corrèze, fin décembre 1934, début janvier 1935. Vacances, repos, rendez-vous, discussions ? Je ne sais. Toujours est-il que, selon certains auteurs, Trotsky aurait séjourné au château de Bity dont le propriétaire était alors un ancien consul de Grande-Bretagne que l’on dit aussi avoir été membre de l’Intelligence Service. » Etrange démarche que de chercher l’imaginaire clé d’un séjour imaginaire.

Rendant compte dans le Figaro du 9 novembre 2001 de l’ ouvrage de Plenel qu’il considère comme « le plus réussi, le plus stimulant et, aussi, le plus inquiétant des romans vrais de l’année », Bernard-Henri Lévy s’interroge : «  Qui était Jean Van Heijenoort ? Etait-il le garde du corps, le chauffeur, le traducteur attitré, de l’exilé de Coyoacan ? (…) Trotsky a-t-il séjourné à Bity dans le château de Jacques Chirac ? ». A la première question Van Heijenoort répond dans son livre Sept ans auprès de Léon Trotsky ? Quant à la seconde les lignes ci-dessus souligne sa vacuité.

On trouvera une analyse de la rumeur, de ses origines et de ses développements dans l’excellent ouvrage de Gilbert et Yannick Beaubatie : Trotsky en Corrèze, généalogie d’une rumeur publiée, aux éditions des Bords de l’Eau en 2007.

L’Histoire des services de renseignements russes, publiée en 1999 à Moscou, raconte dans son tome 3 une invraisemblable histoire où les chefs de ces services abusés par les tueurs blancs confondent Royat (station thermale proche de Clermont-Ferrand où Trotsky n’a jamais mis les pieds) et Royan, situé à 300 kilomètres de Royat

En juillet 1933, le gouvernement Daladier annule l’arrêté d’expulsion pris en France en 1916 contre Trotsky, l’autorise à venir en France et à s’installer loin de la capitale, à Saint-Palais, près de Royan. Désireux de dissimuler le lieu de son séjour pour apaiser le tapage déchaîné par l’extrême-droite et l’Humanité réunies, il lance une fausse nouvelle : la presse, trompée par la police, annonce l’installation de Trotsky à Royat. Le changement du “n” final de Royan en “t” allait produire des effets cocasses, les tueurs à gage mélangeant Royat et Royan. L’Histoire des services de renseignements russes affirme qu’installé à Royan – alors qu’il est à Saint-Palais –  Trotsky “ sans faire de tapage excessif mais avec sa garde se rendait à la ville d’eaux ; il loua des appartements dans un vieil hôtel et commença à aller régulièrement boire de l’eau minérale à la source locale. “(1) Or arrivé malade à Saint-Palais, il ne sortit pas de la villa (et non d’appartements dans un hôtel !) que ses amis lui  avaient louée du 25 juillet à la fin de septembre. Et s’il y a bien une source thermale à Royat il n’y en a pas la moindre à Royan …

La même année 1999 les éditions Rosspen publient  un recueil de 835 documents d’archives sur la révolte des marins de Cronstadt, Kronstadtskaia Traguedia. La notice biographique consacrée à Trotsky affirme : «  Franç-maçon membre d’une loge française, exclu vraisemblablement en 1916. » (T.II p 615). Trotsky n’a jamais appartenu à la franc-maçonnerie et en a été un adversaire déterminé. Dans son rapport au IVe congrès de l’Internationale communiste prononcé le 1er décembre 1922 il écrit ainsi : « En France la bourgeoisie radicalisante(…) se sert des institutions secrètes, de la franc-maçonnerie, surtout  pour masquer son entreprise réactionnaire, sa mesquinerie, la perfidie dans les idées, l’esprit, le programme. La franc-maçonnerie est une de ses institutions, un de ses instruments. » ( Trotsky, Le mouvement communiste en France, p 250).

L’Express du 16 novembre 1999 sous le titre :  « Les secrets d’une manipulation antisémite » et le sous-titre aussi racoleur : « L’auteur est enfin identifié » reprend les prétendues révélations d’un « chercheur » russe Mikhail Lepekhine qui se targue d’avoir découvert ( 70 ans après Henri Rollin !) le véritable auteur des Protocoles des sages de Sion qui ont servi à la solution finale : le policier russe Mathieu Golovinski (qui fut l’un de ses inventeurs) et affirme que ce dernier serait devenu pendant la guerre civile « le conseiller de Trotsky ». Une bande dessinée de Will Eisner, publiée en 2004,  reprend page 91, la galéjade de l’Express et présente lui aussi Mathieu Golovinski comme « conseiller de Trotsky ». Cette promotion est totalement imaginaire. Golovinski resté en Russie soviétique après la révolution, comme des dizaines de milliers d’officiers tsaristes, trouva un emploi à l’école de formation militaire, comme beaucoup d’entre eux. L’invention vise à suggérer une imaginaire alliance rouge-brun…

Soljenitsyne, qui déteste Trotsky, note en passant dans son ouvrage antisémite Deux siècles ensemble « Le Mexique : pays sur lequel les révolutionnaires fondaient de grands espoirs : Trotsky y débarquera… », tome II , p 117) Les auteurs  du KGB contre l’Ouest, Christopher Andrew et Vassili Mitrokhine écrivent, quant à eux, «  Ayant abandonné tout espoir de quartier général européen, il part pour le Mexique en 1937 », ( p 114). En fait de débarquement…Trotsky y arriva en janvier 1937 parce qu’après son assignation à résidence en Norvège, par le gouvernement travailliste sous l’étroite surveillance d’une escouade de policiers fascistes et réduit au silence par les autorités, c’est le seul pays qui lui offrit l’asile.

Dans la Nouvelle revue d’histoire de janvier-février 2008 Henri Lesueur évoquant l’existence de Trotsky entre 1905 et 1917 écrit : « Il se réfugia à Vienne puis aux Etats-Unis. C’est là que le surprit la révolution de février 1917. Grâce aux subsides de banquiers américains hostiles à l’autocratie, il rejoignit Petrograd. », (p 38). Lesueur efface le séjour de Trotsky en France en 1915-1916 et son expulsion par un décret signé du ministre socialiste Jules Guesde pour son activité contre la guerre. Les subsides de banquiers américains sont imaginaires (le voyage de Trotsky a été financé par une collecte dans les sections étrangères – surtout allemande – du parti socialiste américain… et lors de l’ arrivée de Trotsky à Petrograd le 5 mai 1917 l’ambassadeur anglais Buchanan l’accusa d’avoir reçu dix mille dollars d’une agence allemande pour renverser le gouvernement provisoire russe !) mais certains cercles nationalistes russes reprennent et améliorent cette invention. Ainsi dans un film sur Trotsky produit par la société de culture russe en 2007, l’ historien Semanov explique : Trotsky était l’homme de la banque américaine (surtout juive) qui voulait détruire la Russie. D’ailleurs le banquier juif américain Jacob Schiff était son oncle (parenté tout aussi imaginaire que les subsides ). La révolution  mondiale n’était que le camouflage des intérêts de la banque (juive) américaine. Mais heureusement face à Trotsky s’est dressé Staline défenseur de l’intégrité territoriale de la vieille Russie…

La journaliste ukrainienne Alexandra Passiouta publiant un article sur Trotsky intitulé Le lion de la révolution venant de la steppe ukrainienne dans le n° du 28 novembre 2009 du journal ukrainien en langue russe Sevodnia écrit :  «  Dans les années 20 Lev fut exclu du Parti communiste et expulsé du pays. S’étant beaucoup agité en Europe, il décida d’émigrer au Mexique. » Or Trotsky pour obtenir (très difficilement) l’asile en France en 1933 puis en Norvège en 1935 prit l’engagement qu’il respecta de ne pas intervenir dans les affaires intérieures de ces pays. C’est d’ailleurs parce qu’il respecta cet engagement lors de son séjour à Saint-Palais en 1933 que le gouvernement l’autorisa à venir s’installer près de Paris à Barbizon où sa retraite ne fut menacée qu’après un concours de circonstances qu’explicite très bien Van Heijenoort.

Le site dit d’Unité communiste  contient les lignes suivantes : «  L’hitléro-trotskisme vu par J. Goebbels. Notes extraites du Journal de Joseph Goebbels ( 1933-1942), avril 1938. » Notre station de radio clandestine qui émet depuis la Prusse orientale jusqu’en Russie a fait grand bruit. Elle opère pour le compte de Trotsky et presse  Staline  à réagir. » Or,en date du 23 avril 1938 Goebbels a simplement écrit: « Le Führer est très satisfait de notre émetteur secret contre Moscou. Il faut continuer. » … et c’est tout. Le faussaire a rajouté Trotsky… et même la Prusse orientale.

Goebbels n’évoque Trotsky que quatre fois dans les quelques 3000 pages de ses Carnets, et, ce uniquement, au début de sa carrière dans le volume un, les 26 mars 1924, le 7 juillet 1924, le 21 mars 1929 et pour la dernière fois le 3 avril 1929, jour où il écrit « Dans l’appréciation de la question Trotsky, je ne peux pas partager l’avis de Hitler. Il ne croit pas à une opposition entre Trotsky et Staline et pense que tout repose sur une ruse des Juifs pour amener Trotsky en Allemagne et à la tête du KPD. (PC allemand). Pour moi cela ne tient pas debout. »

La citation falsifiée du site Unité communiste vient de la première édition russe des carnets de l’interprète de l’état-major de l’Armée rouge, Elena Rjevskaia, publiée en 1965, sous Brejnev, sous le titre Berlin, mai 1945 . Rjevskaia a eu la première connaissance du journal de Goebbels ou plutôt d’une partie du texte (de 1932 au 8 juillet 1941). Le manuscrit fut emporté à Moscou. Cette édition russe traduite alors dans une dizaine de langues (italien, allemand, hongrois, finlandais, japonais, etc.) en général sous le titre La Fin d’Hitler sans mythe, contient la citation falsifiée de Goebbels sur Trotsky et deux autres du même acabit concernant les trotskistes. En 1969 les historiens allemands reçurent le microfilm des carnets de Goebbels et les Allemands publièrent en 1987 le texte complet. Les éditions Christian Bourgois  ont publié en 2011 sous le titre Carnets de l’interprète de guerre, la nouvelle édition russe de ses carnets d’Elena Rjevskaia qui date de 2007 et d’où l’auteur a effacé les citations trafiquées, sans doute fabriquées non par elle mais par l’agitprop du comité central  et son responsable de l’histoire, l’omnipotent censeur chargé de contrôler, modifier, altérer tout ce qui concernait l’histoire, le stalinien Trapeznikov.

En 2011 paraît à Paris la version française de la biographie de Trotsky par l’historien britannique Robert Service, dont, le 18 septembre 2011,  Philippe Cohen écrit sur le site Marianne 2 : « Robert Service entreprend une déconstruction méthodique et souvent convaincante, de la légende. » L’Express présente cette biographie comme quasiment définitive ! Le lecteur tombe au fil des pages sur une série d’affirmations surprenantes. Passons sur le ridicule (« Bon orateur, Trotsky pouvait émouvoir son auditoire sans se mettre à transpirer abondamment » !) pour nous limiter à la fantaisie :  « les bolcheviks n’avaient pas hésité avec d’autres à présenter Trotsky comme un cinglé incapable de comprendre quoi que ce soit au marxisme ». Robert Service ne donne aucun nom ni aucune référence. Et pour cause. Il s’agit d’une fable.

Evoquant  la formation, le 26 octobre 1917, du premier Conseil des commissaires du peuple (Sovnarkom) où Trotsky fut nommé commissaire aux affaires étrangères Robert Service écrit : «  Le nouveau commissaire du peuple était aussi, tout simplement, le Juif le plus connu d’un Sovnarkom où ils figuraient en nombre disproportionné. », (p 220).

La composition de  ce premier gouvernement soviétique publiée des milliers de fois depuis sa formation traîne partout. Rappelons la néanmoins : Lénine, Rykov, Milioutine, Chliapnikov, Antonov-Ovseenko, Krylenko, Dybenko, Noguine, Lounatcharski, Skvortsov, Trotsky, Oppokov, Teodorovitch, Avilov, Staline. On peut chercher à la loupe. Le seul juif est Trotsky. Certes l’arrière grand-père paternel de Lénine, Moshe, Mochko ou Moïse Blank, était juif… mais il s’était converti à l’orthodoxie sous le tsar Nicolas Ier, pour qui un juif converti n’est plus un juif. Donc pour Service un juif sur quinze… c’est déjà un « nombre disproportionné » !

Evoquant la discussion passionnée en février 1918, sur la signature ou non de la paix avec les Allemands et les Autrichiens dont les exigences étaient énormes, Robert Service évoque la réunion décisive du comité central du 23 février. Selon lui « Trotsky inflexible ne cessait de répéter qu’une paix séparée trahirait les principes révolutionnaires». Or le procès-verbal de cette séance a été publié en français il y a cinquante ans. ( Les  bolcheviks et la révolution d’octobre Maspéro 1964, pp. 287-291) montre que Trotsky ne dit absolument pas ce que Service met dans sa bouche. Il affirme :  « Il y a des dangers qui nous guettent (…) tant sur le chemin de la paix que sur celui de la guerre révolutionnaire ». Il s’abstient sur la question : « Devons-nous accepter immédiatement les propositions allemandes ? » adoptée par 7 pour, 4 contre et 4 abstentions ; il ajoute face à l’indignation des partisans de la guerre révolutionnaire farouchement opposés à la signature de la paix, où eux voient une trahison:  « en nous abstenant de voter, nous soutenons la décision. »

Robert Service  résumant Cours nouveau, ensemble de textes par lesquels Trotsky en décembre 1923 engage publiquement le combat de l’Opposition de gauche, prétend que Trotsky déclarait que « le rôle de l’appareil dirigeant ne devait pas être surestimé », (p. 345), ce qui ne veut rien dire. Trotsky écrit très précisément : « le parti doit se subordonner son propre appareil», exigence politique claire que l’appareil dirigeant, qui ne veut pas être soumis au contrôle des membres du parti, rejette et qui le dresse contre Trotsky.

Lorsque Service présente la commission sur les procès de Moscou constituée en 1937 de quelques démocrates et présidée par le philosophe américain John Dewey  il ricane  : « Comme les visiteurs d’un zoo ils s’apitoyaient sur le sort d’un animal blessé. », (p. 512). Or la lecture du procès-verbal des travaux de cette commission (The case of Leon Trotsky, report of hearings on the charges made against him in the Moscow trials, New York 1968) montre qu’il n’en est rien. Le NKVD y a d’ailleurs glissé un de ses agents, l’américain Carleton Beals qui, par exemple, demande un jour à Trotsky en évoquant le traité de Brest-Litovsk de mars 1918 entre la République soviétique et les puissances centrales qui cédait à ces dernières de vastes territoires : «  Brest-Litovsk (…) ne renforce-t-il pas l’accusation que vous agissiez aussi en faveur des Allemands quand vous leur  cédiez des territoires russes comme mesure préliminaire pour conquérir le pouvoir, un accord préliminaire par lequel vous acquériez la possibilité de conquérir le pouvoir (…). Dans quelle mesure le fait que vous ayez signé le traité de Brest-Litovsk était-il une indication que vous étiez un agent allemand ? », (p. 53). Précisons que Trotsky refusant  de signer lui-même le traité Lénine a dû envoyer Sokolnikov remplir cette formalité.

Dans l’édition  anglaise de son ouvrage Service présente André Breton comme « un peintre surréaliste » dont « les peintures manifestaient sa sympathie pour la condition des travailleurs ». (p. 453). Certes Gallimard a bien publié en 1965 un volume d’André Breton intitulé Le surréalisme et la peinture, mais si l’on y trouve des textes de Breton sur une trentaine de peintres on y chercherait en vain des tableaux de ce dernier ! La traductrice a  dans l’édition française remplacé cette étrange définition par « théoricien du surréalisme. » ( p. 451)

Service écrit à propos du second fils de Trotsky, Serge, « Serge Sedov fut arrêté et exilé en Sibérie le 3 août 1935. (…) Assez vite il fut libéré et autorisé à travailler en ville où grâce à ses compétences techniques il obtint un emploi dans les mines d’or. », (p. 475). Faux. Serge Sedov, spécialiste des moteurs gazogènes, est employé comme ingénieur à l’usine Krasmach de Krasnoiarsk pour fabriquer des moteurs gazogènes destinés à équiper une flotille fluviale.

Robert Service écrit que Natalia Sedova « mourut en 1960 », (p. 545). Elle mourut en réalité en 1962.

Gueorgui Tcherniavsky, auteur d’une biographie de Trotsky par ailleurs sérieuse et précise, éditée en Russie en 2009 publie une photo  qu’il présente comme étant celle de Van Heijenoort, qui ne représente pas ce dernier mais le sociologue et historien soviétique Vadim Rogovine, mort en 1998, auteur de sept ouvrages sur l’histoire de l’URSS  et de l’Opposition de gauche de 1923 à 1940.

André Kozovoï dans Les Services secrets russes, Tallandier 2010,  affirme : « Ramon Mercader devient la « taupe » la plus influente dans l’entourage de Trotsky en même temps que l’un des espions les plus doués de sa génération. », p. 80. Or Mercader n’a jamais été une taupe dans l’entourage de Trotsky ! Il ne le rencontre pour la première fois que le 28 mai 1940, quatre jours après le premier attentat manqué contre lui ; il a une seule et unique mission : préparer le prochain attentat. Il n’a échangé avec les gardes de Trotsky que des banalités sans jamais tenter de leur soutirer un renseignement pas plus qu’à Trotsky, avec qui il n’a – brièvement – « discuté »  que deux fois .


(1) Otcherki istorii rossiskoï vnechnei razvedki, t.3, p 85.

Leon Narwicz et Julian Grimau

Agustín Guillamón

Le 20 avril 1963, Julian Grimau, membre du comité central du Parti communiste espagnol, était fusillé à Madrid à l’issue d’un procès expéditif, après son arrestation quelques mois auparavant par la Brigade politico-sociale franquiste et après avoir été torturé dans les locaux de la Direction générale de sécurité. Tous les partis communistes du monde et compagnons de route avaient lancé une intense campagne de protestation pour tenter de sauver celui qui allait devenir leur martyr.
On connaît beaucoup moins, en revanche, ce que fut le rôle de Julian Grimau durant la guerre civile d’Espagne. C’est ce que rappelait ce texte d’Agustín Guillamón de mai 2019 que le site de langue espagnole « Ser histórico » vient de republier.

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L’assassinat
Le 10 février 1938, à Barcelone, vers dix heures du soir, un jeune homme d’une vingtaine d’années, vêtu de l’uniforme d’un capitaine de l’armée, venait d’allumer une cigarette. Il avait un rendez-vous. C’était une froide journée d’hiver. L’endroit était solitaire et morne, les maisons les plus proches se trouvaient à quelque cinq cents mètres de là. Il attendait dans la rue Legalidad, dans une zone non habitée et non urbanisée, près de la maison connue sous le nom de Can Compte. C’était une rue bordée de deux fossés qui la distinguaient à peine des vergers environnants. Les deux hommes avec lesquels il avait rendez-vous s’approchèrent. En réponse à son salut, le plus proche, sur sa gauche, lui tira dessus, à une distance d’un demi-mètre. La balle traversa le menton à gauche de la bouche, en suivant une trajectoire de bas en haut et de gauche à droite, brisant deux dents, une partie du palais et s’enfonçant dans le crâne, sans orifice de sortie. Le deuxième homme s’assura de sa mort en tirant deux fois dans la tête du capitaine, allongé sur le sol. Un peu de cervelle jaillit du crâne fracassé par les trois balles. Une grande flaque de sang entoura le cadavre, dessinant la silhouette du corps. Au sol, tout près, on trouvait une cigarette, une casquette militaire et deux douilles de balles de calibre 9 millimètres, courtes.

Leon Narwicz, avant et après son assassinat.

Vers 23 heures, Jaime Planella, veilleur de nuit dans le quartier, découvrit le corps d’un homme en uniforme, allongé perpendiculairement au sens de la rue. Il téléphona au commissariat. Lorsque la police et le juge de garde arrivèrent sur les lieux de l’assassinat, le corps fut fouillé et, d’après les documents trouvés, la victime fut identifiée comme étant Leon Narwick, ou peut-être Narwicz ou Narwich, la dernière lettre du nom de famille étant douteuse et totalement étrangère à la graphie espagnole. Il était capitaine dans les Brigades internationales, 1ère compagnie, 4e bataillon, 13e brigade, 45e division de l’armée de l’Est. Le 14 février, le corps de Leon Narwicz fut enterré dans la fosse commune du cimetière du Sud-Ouest de Barcelone.
Le 26 mars 1938, le délégué des Brigades internationales, le capitaine Jesús Prados Arrarte, se présenta au tribunal, à la demande du juge, pour répondre à ses questions. Il déclara orgueilleusement que le capitaine Leon Narwicz était de nationalité polonaise, qu’il avait été volontaire dans les Brigades internationales et qu’il travaillait alors au Service d’investigation militaire (SIM) des Brigades internationales. Le prénom Leon en polonais n’a pas d’accent. Il identifia Narwicz à partir des photos qui lui furent montrées. Le capitaine Prados exigea que Kurt Laube, chef du SIM et de la délégation des Brigades internationales à Barcelone, soit autorisé à emporter les papiers et les effets personnels du défunt, qui lui furent finalement remis le 12 avril. Le reçu signé par le chef du SIM de Barcelone détaillait les objets appartenant au défunt : plusieurs photographies, un peu plus de deux cents pesetas, un stylo-plume noir, une montre-bracelet blanche, un briquet, un peigne, un porte-cartes avec des tickets de métro, un mouchoir sans initiales et, bien que cela ne soit pas détaillé dans le reçu, cinq feuilles d’inscription numérotées du Secours rouge du POUM (1), ainsi que ses papiers personnels et un répertoire avec des adresses.
Dans le carnet d’adresses de Narwicz figurait celle de Munis, dirigeant de la Section bolchevique-léniniste d’Espagne (SBLE). Le commissaire général ordonna l’installation d’un service de surveillance du quatrième étage de la maison au numéro 308, rue Valencia, dans le but d’arrêter Munis et ses éventuels complices ou collaborateurs. Le commissaire général suivait les instructions de Julián Grimau García. Grimau était au courant de l’opération du SIM, préparée par deux de ses agents, le capitaine Narwicz assassiné et un autre, connu sous le nom de Marx ou Joan. Tous deux travaillaient sur la tentative de la police politique soviétique d’infiltrer les rangs des bolcheviks-léninistes.
Le 13 février 1938, à 13 heures, les policiers Antonio Martínez, José del Olmo, Francisco Llobet et Manuel Dayán, à la tête d’un important dispositif policier, se présentèrent au domicile de Munis pour l’arrêter. Avant d’entrer dans la maison, ils avaient déjà arrêté Jaime Fernández Rodríguez et Luis Zanon qui s’apprêtaient à rendre visite à Munis. Lors de la tentative d’arrestation de Munis, celui-ci se jeta sur l’officier Francisco Llobet, lui arrachant son pistolet. Une situation confuse et dangereuse s’ensuivit, qui fut résolue lorsque Munis, entendant l’avertissement que lui lança son ami Jaime comme quoi la maison était cernée par un énorme déploiement policier, abandonna toute résistance et rendit le pistolet.
Munis, Jaime Fernández et Zanon ainsi que d’autres militants du SBLE emprisonnés par la suite – l’Italien « Adolfo Carlini » (Domenico Sedran), le Danois Aage Kielso (qui parvint à s’évader), le Tchèque Víctor Ondik et Teodoro Sanz – furent détenus pendant un mois dans la prison clandestine du SIM au sous-sol de la place Berenguer, siège de la Brigade criminelle, soumis à toutes sortes de tortures par une équipe d’agents du SIM, dirigée par Julián Grimau : coups, simulacres d’exécution, cheveux arrachés à la racine avec des tenailles, plusieurs jours sans nourriture ni eau, au point d’être contraints de boire leur propre urine, etc.


Page du rapport d’enquête sur l’assassinat de Leon Narwicz.

Les détenus dormaient à la préfecture de police, rue Layetana, et étaient transférés quotidiennement dans une fourgonnette jusqu’à la place Berenguer, lieu des interrogatoires. Les deux endroits étaient distants d’une centaine de mètres.
Zanon qui avait été séparé du reste du groupe, fut le seul à dormir dans les locaux de la Brigade criminelle. Il s’effondra psychologiquement, absolument terrifié. Grimau fit signer à Zanon une « confession » accusant ses camarades de l’assassinat de Narwicz. Il se rétracta ensuite, dès qu’il intégra la prison Modelo de Barcelone.
Leon Narwicz, avant les journées de mai (2), s’était présenté comme un sympathisant de l’opposition russe, gagnant la confiance de Nin, Gorkin, Landau et Andrade (3). Avec son appareil photo, il avait fait le tour des différents locaux du POUM. Le groupe d’action du POUM qui avait tué le capitaine Narwicz était composé d’Albert Masó March et de Lluís Puig. Aucun d’eux ne fut arrêté. Avec la mort de cet agent polonais du SIM, le POUM voulait venger l’assassinat de Nin et le déchaînement répressif exercé contre ce parti depuis le 16 juin 1937. Les photos de Narwicz avaient joué un rôle irremplaçable dans l’identification et l’arrestation par la police des dirigeants et militants du POUM. Puig mourut de la tuberculose à la prison de la Santé à Paris en 1939. Masó fut un militant éminent de Socialisme ou Barbarie et, pendant la Transition (4), il participa à la tentative avortée de reconstruction du POUM. Munis, auteur d’ouvrages remarquables sur la théorie marxiste, fonda en 1958 avec le poète surréaliste Benjamin Péret un groupe révolutionnaire (Fomento Obrero Revolucionario) dans lequel milita également Jaime Fernández. Le tortionnaire Julián Grimau, militant du PCE, a été arrêté, interrogé, torturé, jugé, condamné et fusillé à Madrid en 1963. Le régime fasciste en a fait un martyr antifranquiste.
Tous ont un point de référence commun : l’assassinat de Leon Narwicz, agent de la police politique soviétique et du SIM, rue Legalidad, le 10 février 1938, il y a maintenant quatre-vingt-un ans.

Penser le « cas Narwicz »
Pourquoi le cas Narwicz est-il important ? Qu’apporte-t-il à l’historiographie et comment comprendre un assassinat commis il y a quatre-vingt-un ans ?
Le cas Narwicz est important car nous savons qu’il était un agent du NKVD avant mai 1937 et qu’à ce titre il a su gagner la confiance des dirigeants du POUM et obtenir des photographies de ses dirigeants, qui ont ensuite servi à leur identification et à leur détention. Nous savons que Leon Narwicz et Lothar Marx tentèrent d’infiltrer le SBLE. On sait que Léon Narwicz obtint un rendez-vous avec les militants du POUM, qui vivaient déjà dans la clandestinité, dans le but d’obtenir des preuves dans le procès en cours contre leurs dirigeants, et de démanteler l’organisation clandestine de ce parti. Ce rendez-vous lui fut fatal, car le POUM connaissait alors le rôle joué par Narwicz avant mai 1937. C’est pourquoi il fut exécuté par le commando avec qui il avait rendez-vous. Lorsque le chef du SIM de Barcelone identifia son cadavre, il certifia son appartenance au SIM et emporta des documents compromettants pouvant impliquer l’autre agent infiltré : Lothar Marx.
Par conséquent, le capitaine polonais des Brigades internationales Leon Narwicz est la preuve évidente qu’un agent du NKVD avant mai 1937 était en février 1938 un agent du SIM. Ce fait irréfutable, certifié par de la documentation, a certaines conséquences :
Premièrement : le SIM était la version espagnole du NKVD.
Deuxièmement : le NKVD et le SIM partageaient des agents et des informations.
Troisièmement : les deux certitudes précédentes nous permettent d’émettre l’hypothèse que le SIM était totalement subordonné au NKVD.

L’assassinat du capitaine Narwicz par un groupe d’action du POUM rompt avec l’image victimaire du POUM que ce parti a toujours voulu présenter, pas toujours sans raison. Et l’image émerge d’un POUM qui, parfois, a su répondre justement au harcèlement répressif des staliniens, car après tout le POUM était un parti marxiste et non une association pacifiste. Lluís Puig et Albert Masó formèrent le commando du POUM qui assassina le capitaine Leon Narwicz, pour se venger de la disparition de Nin, de la dissolution du POUM, de la persécution, de l’assassinat et/ou de l’arrestation de ses militants, et du procès de Moscou contre ses dirigeants.
Par ailleurs, le fait que ce soit Julián Grimau qui ait été chargé de l’interrogatoire et de la torture des personnes accusées du meurtre du capitaine Narwicz n’est pas un pur hasard, mais démontre l’intérêt des Soviétiques à venger l’assassinat de leur agent. Cet assassinat fut faussement attribué aux militants de la Section bolchevique-léniniste d’Espagne, car ainsi ils éliminaient ce groupe politique trotskiste. Grimau était à l’époque « l’œil de Moscou » à Barcelone. Un Grimau tortionnaire, comme le montrent clairement les procès-verbaux des interrogatoires signés par lui. Un Grimau tortionnaire, comme en témoignent les trotskistes qu’il a martyrisés, comme le raconte Domenico Sedran (« Adolfo Carlini ») dans ses Mémoires, comme le décrit Zanon, alors libéré de la peur des tortures, depuis la prison Modelo. Grimau, le tortionnaire torturé par la police franquiste, en 1963. Grimau, le tortionnaire fusillé par le régime fasciste de Franco, qui en a fait par là même un martyr antifranquiste. Grimau eut-il à choisir entre l’exclusion du parti et le martyre ? Curieusement, une personnalité politique de premier plan et un bureaucrate rusé du PCE, Santiago Carrillo, gagnait quelle que soit l’option. Paradoxes de l’histoire : l’arroseur arrosé.

(1) POUM : Parti ouvrier d’unification marxiste, né d’une scission du Parti communiste espagnol, anti-stalinien et par là même cible permanente des staliniens.

(2) Les journées de mai 1937 désignent, pour aller vite, les journées d’affrontements, en Catalogne, entre les staliniens du Parti communiste espagnol, d’un côté, et les anarchistes de la CNT-FAI et militants du POUM de l’autre.

(3) Tous dirigeants du POUM.

(4) On appelle Transition, ou Transition démocratique, la période située entre la fin du franquisme et l’établissement de la démocratie parlementaire en Espagne.

LA COLLABORATION STALINE HITLER

Depuis l’invasion de l’URSS par l’Allemagne, la propagande et à sa suite l’historiographie soviétiques présentent le pacte germano-soviétique comme le fruit de la suprême habileté de Staline : devant le refus manifesté par la France et l’Angleterre de s’entendre avec l’Union soviétique contre le péril nazi, Staline aurait choisi de gagner du temps afin de mieux préparer son pays à l’inévitable guerre entre le fascisme et le progressisme et c’est grâce à ce sursis qu’il aurait ensuite gagné la guerre.

Le malheur c’est que toute la documentation (ouverture de nombreuses archives jusqu’alors restées secrètes, documents du Comintern, mémoires de multiples protagonistes soviétiques…), apparue à partir de 1989-1990, prouve que Staline a mené un double jeu de 1933 à 1939. Il a exploré à la fois la possibilité d’une alliance avec les démocraties occidentales et avec l’Allemagne nazie, qu’il a régulièrement sondée. Sa proposition de collaboration séduit immédiatement Hitler, qui l’accepte en août 1939. Cela lui permet d’annexer sans coup férir la moitié de la Pologne et les pays Baltes, d’attaquer la Finlande, de récupérer la Bessarabie et même d’envisager le ralliement de l’URSS au pacte tripartite des pays fascistes et la dissolution du Comintern, que Hitler n’a cessé de dénoncer. Jusqu’à la veille du déclenchement de Barbarossa, le 22 juin 1941, l’Allemagne a été inlassablement approvisionnée en matières premières soviétiques. La confiance absolue de Staline en la parole de Hitler et la désorganisation de l’armée suffisent à expliquer la sidération et l’impuissance qui se sont emparées de Staline et de l’Union soviétique. Fruit de longues recherches dans une documentation multilingue, cet ouvrage apporte une révision décisive du plus grand mensonge historique du XXe siècle.