Présentation

Après un texte de l’anarchiste italien Malatesta publié en 1922 qui revient sur l’histoire, disons, agitée de la Premiére Internationale, ce numéro est en  grande partie consacré à une actualité… centenaire. Il compte en effet d’abord deux séries d’articles qui portent les uns sur les congrès de Tours (article de Pierre Saccoman) et de Livourne ( article de Frank La Brasca) qui, à quelques mois d’écart, ont donné naissance, le premier, au Parti communiste de France, le second au Parti communiste d’Italie. L’article sur le congrès de Tours est accompagné d’extraits d’ouvrages divers présentant des points de vue différents sur cette page de l’histoire du mouvement ouvrier français.

 Ce numéro publie ensuite quelques inédits de Lénine, Trotsky… et Staline, qui ne se placent pas, on le verra, sur le même plan. La lettre de Lénine à l’émir d’Afghanistan pose un problème de fond du combat anti-impérialiste, le texte de Trotsky renvoie aux difficultés qu’il rencontre en 1919 pour assurer la direction de l’Armée rouge, celui de Staline éclaire  le caractère policier de ce que l’on n’ose appeler sa pensée, disons, pour le moins, sa pratique.

Il y a cent ans, ensuite, éclatait l’insurrection de Cronstadt. Le responsable de la Tcheka, Jacob Agranov, y a consacré un long rapport, certes discutable et dont nous ne prétendons pas qu’il représente la vérité historique sur Cronstadt mais qui présente un intérêt peu contestable. Ce rapport est rarement évoqué dans les ouvrages portant sur l’insurrection. Nous en publions dans ce numéro la première partie (la plus courte) ; la seconde (beaucoup plus longue) figurera dans le n° 87.

Deux articles portent sur la guerre civile : l’un est un inédit de Léon Trotsky sur la contre-révolution agonisante, l’autre une biographie sur un lieutenant de Makhno, Zadov qui poursuivra sa carrière de révolutionnaire… en devenant agent du Guépéou.

Référence à une actualité toujours brûlante un texte inédit en français de Léon Trotsky, datant de 1934 précédé d’une double présentation de deux historiens révolutionnaires catalans, porte sur la question de la Catalogne.

A l’heure où ici et là certains discutent d’un « programme de gauche » destiné bien entendu à un candidat de « gauche » à la présidentielle de 2022, il nous a paru intéressant, entre autres pour établir des comparaisons historiques, de republier la plateforme de la Gauche révolutionnaire de la SFIO fondée par Marceau Pivert en 1935.

Un texte ancien du co-fondateur des CMO, Vadim Rogovine, illustre, à partir d’exemples russes, ex-soviétiques l’un des phénomènes de la décomposition du stalinisme ; il y a d’un côté les politiques qui pataugent avec délices dans les diverses combinaisons de la politique bourgeoise et, de l’autre, les idéologues, qui passent du stalinisme mou à l’anticommunisme le plus primaire.