Marc Teulin
Il n’y a certes aucune raison de parler dans les Cahiers du mouvement ouvrier du citoyen Julien Dray dont la place aux frontières du mouvement ouvrier est plutôt modeste. Il faut néanmoins sortir de l’oubli éventuel une phrase d’un article de L’Obs (4-10décembre2014).
Dans cet article consacré à la « génération SOS-Racisme », l’auteur y qualifie Julien Dray de « Lénine mal fagoté aux lunettes cerclées ».
Mal fagoté peut-être – mais c’est une question de goût ! – , aux lunettes cerclées peut-être aussi … mais Lénine !
L’auteur de l’article, admirant la « puissance médiatique » (!) de son héros, lui attribue « la capacité à mobiliser des centaines de milliers d’étudiants », entre autres « pour exiger le retrait de la loi Devaquet accusée d’instaurer la sélection à l’université ». SOS-Racisme a certes joué un certain rôle – par ailleurs loin d’être décisif – dans la mobilisation qui a mis en échec la loi Devaquet en 1986 ; lui attribuer le monopole de cette mobilisation est une façon d’écrire l’histoire assez stupéfiante, disons très « médiatique » ou plus exactement très journalistique.