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La révolution dans la Mitteleuropa (1918-1923) et ses suites.
Conférence de Jean-Numa Ducange, auteur de la République ensanglantée,
Le 17 juin 2023, à 14 heures 30, au Maltais rouge, 40, rue de Malte, 75011 Paris. (Métro République)
En janvier 1918, la Mitteleuropa (l’Autriche-Hongrie ou royaume des Habsbourg) s’embrase : des grèves de masse éclatent à Vienne puis à Cracovie, Brünn, Budapest, Trieste, Prague. Au début de novembre 1918 les marins de Kiel au nord de l’Allemagne se mutinent.
Apparaît alors l’une des questions-clé de la Révolution allemande en marche. Le social-démocrate Gustav Noske, chargé du rétablissement de l’ordre, se fait alors à la fois nommer gouverneur de la ville et élire à la tête des conseils ouvriers.
C’est le début symbolique de la tension extrême qui va régner en Allemagne après l’effondrement de la dynastie des Hohenzollern et la proclamation de la République le 9 novembre 1918. Mobilisation des masses d’un côté et de l’autre signature des accords Legien (responsable des syndicats) – Stinnes (représentant du patronat), accords visant à élaborer une « communauté du travail » dont l’héritage s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui.
De Berlin à Budapest, s’enclenche un mouvement « vers la révolution mondiale ». Mais au moment même où le Parti communiste allemand, fondé à la fin de décembre 1918, se voit aussitôt privé de ses deux principaux dirigeants, Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, assassinés le 15 janvier 1919, se forme « la grande coalition des organisations du mouvement ouvrier alliées aux forces « bourgeoises » qui, « née en pleine révolution, constitue une des modalités clefs de la vie politique allemande jusqu’à nos jours ».
Les épisodes essentiels de cette Histoire, les convulsions qu’elle a connues pendant qu’au sud, en Autriche se formait, sous la direction de la social-démocratie, le bastion des réformes sociales de Vienne la rouge, balayé en 1933 par le coup d’état du chancelier Dolfuss au moment où en Allemagne l’emportait le nazisme, qui « n’est pas qu’une réaction à la Révolution russe et aux communistes mais à l’ensemble du mouvement ouvrier organisé, qui, à compter du mois de novembre 1918 avait commencé à devenir un acteur majeur de l’Histoire ».
Ce sont les quinze années de cette histoire dramatique que Jean Numa Ducange raconte dans La République ensanglantée et qu’il évoquera dans cette conférence.
