« Le monde entier traverse une nouvelle période de brutalité, de précarité, et les manifestations d’anti-hébraïsme, de haine antijuive sont la conséquence d’un mal-être diffus » (Riccardo Calimani : Le Préjugé antijuif)

Le livre de Calimani porte en sous-titre : « Introduction à la dynamique de la haine. » Il fait en effet de l’antisémitisme une catégorie particulière d’une constante : la haine de l’autre. Il souligne ainsi : « Le mécanisme qui déchaîne la haine des juifs est simple : il a ses racines dans cette tendance ancienne de l’être humain à la méchanceté, à l ‘agressivité, à la destruction, et donc à la cruauté » (p. 317).

Il illustre cette constante affirmée de la nature humaine en affirmant : « Il y a toujours dans la société quelqu’un pour détester un peu quelqu’un d ‘autre, et, dans un train, le voyageur solitaire regarde toujours avec une défiance instinctive toute personne qui entre dans son compartiment. »

Cette affirmation pour le moins unilatérale et simpliste débouche sur un postulat : « L’hostilité humaine n’est pas un sentiment rare, mais un élément courant de la vie en société » (p. 318). Si tel est le cas, l’antisémitisme est donc une donnée organique de l’homme et de l’existence en société. Il serait impossible dès lors de l’extirper.

Calimani précise, ou plutôt corrige : « Aujourd’hui, à la lumière des théories modernes de psychologie dynamique et de psychanalyse, l’antisémitisme est considéré comme l’expression d’une perturbation émotionnelle profonde, et, avec des nuances et des mises en relief différentes, l’antisémite est analysé comme un malade mental » (p. 321). Mais la thérapie reste bien obscure . . .