En Pologne
Le pogrom de Lvov
Dès sa proclamation comme premier ministre Stetsko crée une milice ukrainienne chargée du maintien de l ’ordre. Sa première action est dirigée contre les juifs : le NKVD ayant abattu plusieurs centaines de prisonniers politiques ou des droit commun, avant d’ évacuer la ville, la milice, avec l’aide de soldats allemands, rassemble des juifs pour nettoyer les cellules où les victimes ont été abattues, et transporter les cadavres au cimetière. Après quoi elle les fusille ou les faits lyncher par la foule en état d’hystérie..
Cette première action déclenche un pogrom, dont Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri donne un récit bref mais précis dans leur Barbarossa ; « Dans les rues l’on humilie, dénude, roue de coups et parfois viole les femmes. Les hommes sont contraint de nettoyer les rues, de manifester de façon grotesque leur amour des Soviets [qu’ils aiment nécessairement dans le mythe nazi du judéo-bolchevisme ndr] de ramper ou marcher à quatre pattes. Beaucoup sont abattus souvent de façon bestiale…». Les deux auteurs précisent : « Dans cette affaire l’on observe une sorte de division du travail : les Allemands sont les instigateurs du pogrom; les nationalistes ukrainiens les organisateurs, la foule les exécuteurs ». Le pogrom de Lvov est comme le disent les deux auteurs de Barbarossa « le premier acte souverain de l’Etat ukrainien ».
Mais c’est aussi le dernier. Hitler ne veut pas d’un Etat ukrainien même fantoche et ultra-collaborateur. Il prévoit de faire mourir de faim 30 millions de soviétiques dont bon nombre d’ukrainiens et de réduire les autres en esclav age pour nourrir l’armée et la nation allemandes. Il déclare d’ailleurs « Les Ukrainiens sont aussi fainéants(…)que les Russes » et appartiennent comme eux « à la famille des lapins… ». On ne saurait imaginer un Etat et un gouvernement de lapins.
Le secrétaire d’Etat allemand Kundt convoque à Cracovie Bandera et Stetsko. D’emblée il leur déclare qu’il est inadmissible de prendre une quelconque initiative