« Liberté pour Azat Miftakhov » : premiers signataires

Solidarité FreeAzat
Le groupe «Solidarité FreeAzat» est une antenne de FreeAzat, groupe de soutien au prisonnier politique Azat Miftakhov. Pour nous contacter : libertepourazat@gmail.com

BILLET DE BLOG 2 JUIN 2023
Liberté pour Azat Miftakhov!
Depuis 2019, Azat Miftakhov, jeune mathématicien et doctorant à l’université Lomonossov de Moscou, militant anarchiste, a été placé en détention provisoire, puis condamné à 6 ans de prison ferme sur la base d’accusations et de pseudo-témoignages obtenus par la torture.
Ainsi, l’un des deux témoins l’accusant d’avoir « mis le feu à l’un des bureaux du parti Russie Unie » (1) de Poutine a été retrouvé fort opportunément mort, échappant ainsi à une contre-enquête.
L’autre « témoin », aujourd’hui réfugié en France, a témoigné en mars 2023 dans Mediapart, pour expliquer les tortures que le FSB lui a fait subir pour lui faire dire le nom d’Azat.(2)
Les prises de positions venant du monde entier se sont multipliées pour exiger sa libération, que ce soit d’ONG comme Memorial, Human Rights Watch, d’intellectuels, d’académiciens russes, de 2500 mathématiciens en 2022 et des sociétés de mathématiques française, italienne, brésilienne, américaine, d’organisations syndicales comme la Fédération syndicale russe « Solidarité Universitaire » (3).
Alors que sa libération devait être prononcée d’ici à septembre 2023, les informations qui nous parviennent laissent à penser que les services de sécurité russes ont entamé de nouvelles pressions et arrestations pour construire des accusations nouvelles et enfermer pour des années cet universitaire.
Malgré les traitements qui lui ont été infligés, ce mathématicien qui vient d’avoir ses 30 ans en prison a toujours clamé son innocence. À la vue de cet acharnement, chacun comprend que cela sert chaque jour un peu plus d’exemple pour obtenir le silence de toutes les voix qui se lèvent et se lèveraient au sein de la Russie, de toute expression différente de la voix monocorde de la Fédération de Russie depuis son engagement dans la guerre en Ukraine.

Pour la liberté d’expression en Russie,
Pour les Droits de l’Homme,
Azat doit être libéré.

La Fédération de Russie a engagé la guerre contre l’Ukraine et participe du risque d’une escalade généralisée. Nous, partisans de la paix, considérons que le combat pour la liberté d’opinion et d’expression du peuple russe, et plus généralement dans les pays engagés dans cette guerre, est une question déterminante pour trouver une issue pour les peuples d’Ukraine et de Russie.
Nous – universitaires, intellectuels, militants politiques, syndicalistes, élus, responsables associatifs, journalistes, citoyens, dans la diversité de nos opinions et de nos terrains d’action – alertés par le groupe de soutien d’Azat en Russie, FreeAzat – décidons d’ajouter notre voix à celles déjà exprimées de par le monde, en nous adressant solennellement au gouvernement de la Fédération de Russie pour demander la libération d’Azat. Nous appelons à signer publiquement cet appel.

Première liste de signataires, 31 mai 2023

Ahmed Abbes, directeur de recherches au CNRS. (France) — Alain Roques, directeur de recherches émérite INRAE, militant syndical. (France) — Alexander Shen, chercheur au LIRMM (France) — Alexander Bikbov, chercheur associé au CERCEC (EHESS/CNRS). (Russie, France) — Alexandre Borovik, professeur de mathématiques à la retraite, University of Manchester. (Royaume-Uni) — Alexandre Zykov, ancien coordonnateur de section Navalny. (Russie) — Alexey Muravitski, professeur de mathématiques, Northwestern State University of Louisiana. (États-Unis) — Alexey Sakhnin, membre de la coalition des Socialistes contre la guerre. (Russie) — Aline Noël, CPE, syndicaliste. (France) — Andrey Demidov, enseignant (France, Russie) — Andrey Moiseykin, député municipal, district Dvortsovy, Saint-Pétersbourg. (Russie) — Andrey Rudoy, youtubeur et militant syndical. (Russie) — Andy Kerbat, député LFI, Loire atlantique. (France) — Anton Sokolov, député du district municipal de la ville de Iochkar-Ola. (Russie) — Arié Alimi, avocat au barreau de Paris. (France) — Arnaud Le Gall, député LFI, Val d’Oise. (France) — Arnaud Saint-Martin, sociologue, CNRS. (France) — Bally Bagayoko, militant français des quartiers populaires et des droits humains, Chef de file LFI Saint-Denis. (France) — Béatrice Whitaker, architecte. (France, Brésil) — Benoît Connétable, militant syndical enseignant, docteur ès mathématiques. (France) — Brigitte Marciniak, PS 56. (France) — Carlos Schmidt, militant du PSOL, professeur à la retraite d’économie solidaire à l’Université Fédérale de Rio Grande do Sul. (Brésil) — Catherine Couturier, députée LFI, Creuse. (France) — César Landron, militant syndical enseignant. (France) — Christian Eyschen, porte- parole de l’Association internationale de la Libre Pensée. (France) — Cyril Corbin, militant syndical. (France) — Diana Volga, députée municipale, district Kolpino, Saint-Pétersbourg. (Russie) — DOXA, media contre la guerre, la dictature et l’inégalité. (Russie) — Elena Kotenochkina, membre du Mouvement démocratique « Paix. Progrès. Droits humains », ancienne députée municipale de Moscou. (Russie) — Elmar Rustamov, membre de « Russie Ouvrière » et de la coalition des Socialistes contre la guerre. (Russie) — Enzo Traverso, enseignant universitaire, Cornell University. (États-Unis) — Ersilia Soudais, députée LFI,Seine-et-Marne. (France) — Fabien Cohen, secrétaire général de France Amérique Latine. (France) — Fabrice Lerestif, militant syndical. (France) — François Godicheau, professeur des universités, Toulouse. (France) — Georges Sidéris, universitaire. (France) — Gilbert Achcar, School of Oriental and Africanstudies, University of London. (Royaume-Uni) — Ignace Dumesnil, militant syndical universitaire. (France) — Igor Azarov, cadre, ancien député municipal, Krasnodar (Russie) — Ilya Kapovich, professeur de mathématiques, HunterCollege of CUNY (États-Unis) — Irina Shumilova, marxiste, fondatrice du projet «Le Livre noir du capitalisme ». (Russie) — Isabelle d’Artagnan, historienne. (France) — Jean Hédou, militant syndical. (France) — Jean-Claude Lefort, parlementaire honoraire. (France) — Jean-Jacques Marie, historien. (France) — Jean-Louis Massebœuf, retraité de l’enseignement et militant syndical. (France) — Jean-Luc Mélenchon, co-président de l’Institut La Boétie. (France) — Jean-Noël Aqua, conseiller de Paris PCF. (France) — Johann Chapoutot, historien. (France) — Jules Lyon-Caen, président des Banquets Populaires, fondateur du Syndicat du Service Civique. (France) — Julie Garnier, conseillère régionale LFI, Île-de-France. (France) — Karine Clément, professeur des écoles. (France) — Kirill Medvedev, poète et musicien. (Russie) — Laurence Cohen, sénatrice PC. (France) — Laurent Jacquemin, militant syndical enseignant. (France) — Lëshat, pour le groupe Solidarité FreeAzat, traducteur libertaire. (France, Russie) — Lev Glebski, universitaire, Universidad autonoma de San Luis Potosi. (Mexique) — Lev Ponomarev, président de l’Institut Sakharov à Paris, membre du Mouvement démocratique « Paix. Progrès. Droits humains ». (Russie, France) — Liza Smirnova, membre de la Coalition des socialistes contre la guerre, poète et journaliste. (Russie) — Marie-Laetitia Garric, pour le groupe Solidarité FreeAzat, militante syndicale. (France) — Marlon Ettinger, correspondant du groupe Solidarité FreeAzat aux États-Unis, journaliste. (États-Unis) — Maria Menshikova, correspondante du groupe Solidarité FreeAzat en Allemagne, militante de gauche, journaliste, doctorante. (Russie) — Matthieu Niango, philosophe. (France) — Maxime Laisney, député LFI, Seine et Marne. (France) — Michael Löwy, directeur de recherches émérite au CNRS. (France, Brésil) — Nadège Abomangoli, députée LFI, Seine-Saint-Denis. (France) — Noam Chomsky, universitaire. (États-Unis) — Olga Belova, professeur de russe, agrégée des universités. (France, Russie) — Olga Podolskaya, députée municipale, Toula. (Russie) — Patrick Hebert, militant syndical. (France) — Patrick Silberstein, médecin et éditeur. (France) — Pierre Gueguen, membre de la Commission internationale de la Libre Pensée. (France) — Pierre Laurent, sénateurde Paris et Vice-président du Sénat. (France) — René Pilato, député LFI, Charente, professeur de mathématiques. (France) — Réseau de Solidarité avec le peuple de l’Ukraine (RESU). (France) — Reza Painchan, militant syndical. (France) — Rodrigo Arenas, député LFI, Paris. (France) — Roger Martelli, historien. (France) — Serge Grimaldi, militant syndical, adhérent de la LDH 77. (France) — Sergey Tsukasov, ancien député municipal à Moscou. (Russie) — Silvia Capanema, correspondante du groupe Solidarité FreeAzat au Brésil, historienne, universitaire, conseillère départementale LFI de Seine-Saint-Denis. (France) — Slavoj Žižek, philosophe. (Slovénie) — Sophia Chikirou, députée LFI, Paris. (France) — Steve Gaudin, militant syndical enseignant. (France) — Vavy Pacheco Borges, historienne. (Brésil) — Véronique Maury, militante syndicale enseignante. (France) — Vitali Bovar, député municipal russe, président adjoint du district Vladimirovski, Saint-Pétersbourg. (Russie) — Vladimir Zalishak, député municipal, Moscou. (Russie)


Le groupe de soutien d’Azat en Russie, FreeAzat, après avoir pris connaissance de notre communiqué, nous a demandé d’y ajouter les précisions suivantes :
(1) L’affaire judiciaire d’Azat ne mentionne pas « mis le feu à l’un des bureaux du parti Russie Unie », mais l’envoi d’un fumigène. (2) Il y a en réalité trois témoignages contre Azat. Deux témoignages, produits par des témoins secrets, ont été utilisés pour incriminer Azat lors de sa condamnation. Le troisième témoignage, du militant aujourd’hui réfugié en France, a été obtenu sous la torture, et n’a pour le moment pas été utilisé contre Azat. Il pourrait l’être si de nouvelles poursuites étaient ouvertes. Enfin, nous précisons que le deuxième témoin n’était pas présent sur la scène du crime.
(3) « Solidarité universitaire » est un syndicat inter-régional, mais n’est pas une fédération syndicale.
La pétition en ligne dont le lien est fourni ci-dessus intègre ces précisions au texte, de même que la version en anglais de cet appel.