Donc Thorez serait en l’occurrence le sauveur d’un parti menacé. Pour juger à sa juste valeur de cette analyse, il faut lire un peu plus loin l’éloge que Jacques Fauvet tresse à de Thorez lorsqu’il évoque la mort de ce dernier : « Militant appliqué alors même qu’il était au sommet des responsabilités et des honneurs, il sut toujours, pour vaincre, rechercher l’appui de la base ; internationaliste(…) il a été l’exécutant fidèle de la politique de l’Internationale qui l’avait choisi, formé, soutenu (…) Pédagogue inlassable, il enseigna la révolution faute de la pratiquer et faute de la rénover il mit la doctrine en formules simples. Enfin, si , bon léniniste, il plaça l’organisation » au commencement et au centre de toute son action, elle fut aussi la raison et le secret de son long pouvoir ;il passa sa vie à organiser ou réorganiser son parti qui, pour lui plus que pour tout autre, fut vraiment, comme on l’a écrit, son ordre, sa famille et sa patrie ».
Dans l’énorme et officielle Histoire du parti communiste français, sous-titrée Manuel, publiée par la direction du PCF en 1964, l’année de la mort de Maurice Thorez, l’affaire Marty est réduite aux quelques lignes incolores suivantes : « La session du Comité central, [réuni à Montreuil les 3 et 4 septembre], rend publiques les conceptions nationalistes et opportunistes qui opposaient André Marty au Bureau politique et gênaient l’application de la politique du XIIe congrès ». Il « rend publiques ». Point final. Plus d’exclusion, plus de police…
La publication des documents diffusés en 1952 par Marty a comme fin d’illustrer la manière dont un dirigeant du PCF, mis sur la touche puis calomnié, après cinq autocritiques,