Jean-Jacques Marie
2ème tr 2013
« Je suis un des tout premiers à avoir soutenu publiquement François Hollande, que je connais depuis une dizaine d’années. C’était dans Le Nouvel Obs dès mars 2010 ».
Quel est le personnage important qui, dès le début sa réponse à la question : « Faut-il désespérer de Hollande ? », juge nécessaire de fournir d’emblée aux lecteurs de l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur une information aussi décisive sur une date importante de l’histoire de France ? Le grandissime historien Benjamin Stora, qui pense peut-être qu’une telle précocité dans le choix mérite une récompense, qui, hélas, semble ne pas être encore venue.
Stora, bien que non récompensé, pense. Il pense même, dit-il, qu’« il ne faut pas accabler » Hollande.
Il lui reproche néanmoins « d’hésiter à ouvrir des perspectives d’avenir » (l’expression est jolie au moment où Hollande annonce que pour répondre aux exigences de Bruxelles, il va ouvrir des perspectives d’avenir en s’attaquant aux retraites). Il ajoute : « Je veux citer trois exemples qui concernent mon activité de réflexion et d’enseignement ». De « réflexion », on peut en douter, mais chacun peut se tromper sur lui-même.
Citons seulement le premier exemple :
« La disparition de la Maison de l’histoire de France sans dire ce que peut être un mieux possible d’écriture de l’histoire ». Pourquoi cet intérêt du petit Stora pour cette Maison de l’histoire de France créée par le larbin de Nicolas Sarkozy, le sinistre pantin Frédéric Mitterrand, maison qui devait être installée aux Archives nationales contre la mobilisation des personnels des archives et de leur syndicats et l’opposition de nombreux historiens, comme Pierre Nora, que nul ne peut considérer comme un gauchiste impénitent ?
Tout simplement parce que Frédéric Mitterrand, avec l’aval sans aucun doute de Sarkozy, avait nommé Benjamin Stora membre du « conseil scientifique » de cette Maison de l’histoire de France. Ce genre de maisons en rappellent d’autres, mal famées.
Avec la suppression de ladite maison s’envolent et les honneurs et les avantages qui y sont liés.
Ajoutons que l’idée qu’il faille « un lieu d’écriture de l’histoire » est parfaitement réactionnaire. L’histoire n’a pas besoin de lieu où s’écrire, sous peine d’être une histoire officieuse sinon officielle. Stora est manifestement candidat à cette fonction.