Michel Onfray : « L’hécatombe marxiste »

Jean-Jacques Marie

Michel Onfray a publié une biographie admirative de Proudhon, dont Charles Maurras avait un portrait dans son bureau. Proudhon, il est vrai, détestait les femmes, les juifs … et les grèves.

« La femme, écrivit-il, ne peut être que ménagère ou courtisane ».

Les juifs ?  « Le juif est l’ennemi du genre humain ; il faut renvoyer cette race en Asie ou l’exterminer. Par le fer, le feu ou l’expulsion il faut que le juif disparaisse ». Hitler n’est pas loin …

Quant aux grèves … « Que les ouvriers entreprennent par des coalitions de faire violence au monopole, c’est ce que la société ne peut permettre ».

Dis-moi qui tu aimes je te dirai qui tu es….

N’ayant pas d’argent à dépenser pour rien, je n’ai pas acheté le livre d’Onfray. Le très réactionnaire Point du 15 août 2019 l’a trouvé à son goût et en a publié quelques bonnes pages (pages 99 à 103 du Point). On tombe vite sur une prose de roman policier de bas-étage

«  La postérité de la pensée de Proudhon, écrit Onfray, a été ravagée par Marx et les siens qui ont tenu à écarter sans regarder sur la moralité des moyens toute option socialiste libertaire dans le mouvement ouvrier international. Intimidations, bourrages d’urnes, création et propagation de fausses nouvelles, les marxistes se sont de la sorte assuré le leadership de la gauche en Europe. » (p 103).

Après ce raccourci grandguignolesque tombe le verdict, repris mot pour mot des « découvertes » du pauvre Stéphane Courtois : « La gauche marxiste exterminera plus de 100 millions de personnes au XXe siècle. La pensée de Proudhon n’a causé la mort d’aucune personne, mais elle avait prévu l’hécatombe marxiste ».

Donc la « gauche marxiste » (concept fabriqué par le « philosophe » des grands boulevards Onfray), ce serait entre autres et en particulier les massacres organisés par Staline en URSS puis dans les « démocraties populaires », les déportations de peuples entiers organisées par lui, le goulag installé par lui en 1929 … etc.

Marx père de Staline ou de Mao ? Pourquoi pas de Paul Faure ou de Guy Mollet ? Cette richesse et finesse d’analyse doit laisser pantois Stéphane Courtois lui-même, ainsi battu d’une (courte) tête dans le roman  noir.