Tradition ouvrière et anticapitalisme

Quelques notes sur la convergence manquée entre le communisme « officiel » [1] et les mouvements anticapitalistes dans l’Italie des années Soixante

Alessandro Barile (Université de Rome « La Sapienza »)

Traduction : Frank Labrasca

Le mouvement de 68 met un terme au processus de séparation  au sein de la gauche qui couvait depuis quelques années déjà. Les rapports entre la « tradition » communiste du PCI et la Nouvelle gauche des mouvements révolutionnaires seront marqués au cours des années Soixante-dix par la conflictualité la plus aiguë. Pourtant, on ne peut résumer à ce constat ces mêmes années Soixante-dix, une époque où les portes d’un dialogue difficile, mais non pour autant fermé à toute conclusion originale, pouvaient sembler encore ouvertes. Le marxisme critique des années Soixante-dix se présente en substance sous la forme d’une réponse à deux questions de fond auxquelles la tradition communiste commençait à ne plus pouvoir apporter de réponses convaincantes : d’un côté les caractéristiques de ce qu’on appelait le « néo-capitalisme », à savoir de ce processus d’auto-rationalisation des facteurs productifs – une possibilité qui avait toujours été nié par les doctrines d’inspiration traditionnelle (soviétique mais pas seulement) ; de l’autre la stabilité globale d’un modèle économique qui, après la Seconde guerre mondiale, au lieu de déboucher sur l’enchaînement de crises redouté comme « inévitable », semblait au contraire se poursuivre de façon irrésistible, sans déséquilibres  de nature à remettre en cause l’ensemble du système lui-même.

Ainsi se structurait un contexte objectivement négatif qu’il fallait déstabiliser. La réponse du PCI allait se traduire par une parlementarisation rapide du parti et de ses stratégies politiques, qui reléguait sa force sociale (adhérents, militants, liaison avec la classe) au rang d’une masse de manœuvre pour des tactiques parlementaires ayant pour seul horizon la réforme. La révolution sortait ainsi  progressivement  de la scène, non seulement dans sa version léniniste-putschiste [2], mais également dans celle démocratique et radicale de la bataille pour les « réformes de structure » [3]. Pourtant, entre la fin des années Cinquante et tout au long des années Soixante, la perspective de la révolution, y compris dans les rangs du communisme « officiel », n’avait pas complètement disparu, nourrissant même un débat qu’on peut d’une certaine manière qualifier de « politiquement vivant » et pas seulement d’académique. C’est là que gisaient les possibilités d’un dialogue.  Un dialogue qui connaîtra son point culminant lors d’un colloque organisé par le PCI  à l’Institut Gramsci de Rome en 1971, sur le thème suivant : Il marxismo italiano negli anni Sessanta e la formazione teorico-politica delle nuove generazioni [4]. Ce fut peut-être là la dernière tentative que fit le communisme « officiel » pour capter – tout en en critiquant les « dérives » idéologiques – la dynamique politique des années qui suivirent l’« Automne chaud » [5].

Que ce débat pût être fondé sur certains points d’accord politique, est confirmé par certains accents critiques sur le contexte politique que nous avons évoqué plus haut. Lucio Libertini, par exemple, qui était alors (en 1971) député du PSIUP [6], mais qui allait devenir bientôt l’un des dirigeants du PCI, caractérisera ainsi les raisons fondamentales du renforcement que connut l’extrême-gauche au cours de ces années – là : « Nous devons nous demander pourquoi ont fleuri de telles conceptions (celles de la gauche radicale, A.B.), pourquoi la gauche a laissé s’ouvrir un espace à ces errements. […] Cet espace s’est ouvert en raison d’un grave retard des partis ouvriers dans l’analyse du capitalisme avancé. […] Ce ne sont pas les groupes minoritaires mais une hypothèque néo-réformiste qui ont été la caractéristique dominante des années 60.

Mais si le contexte se présentait objectivement comme non révolutionnaire, si c’était le principal parti ouvrier qui accréditait une vision  qui liquidait de fait toute hypothèse de rupture, si même de l’extérieur du marxisme, ou du moins du marxisme « orthodoxe », au sein d’élaborations révolutionnaires comme celles issues de l’École de Francfort, on créditait de plus en plus le capitalisme d’avoir su atteindre une « totalité » réalisée ou en cours de réalisation, si enfin, cette « totalité » rationalisatrice était affirmée même par les thèses opéraïstes [7], tous ces facteurs ne pouvaient que provoquer une distorsion du marxisme qui mettait au centre le sujet révolutionnaire, en l’allant chercher ailleurs, non plus dans les « contradictions objectives » du mode de production (et donc dans le rapport entre capital et travail salarié, usine et classe ouvrière), mais dans la volonté de rupture de nouveaux sujets sociaux, abstraction faite de leur véritable rôle dans l’organisation de la production. Comme le dira Giuseppe Vacca [8] en critiquant la conception subjectiviste typique de la Nouvelle Gauche, sur la base de ces formulations « la seule contradiction antagonique devient donc ‘extérieure’ à au rapport entre forces productives et rapports de production, elle devient donc une contradiction subjective, une rébellion des exclus » [9].

Ce fait, même s’il faut l’interpréter en relation avec l’« espace clos » constitué par le capitalisme en Occident, ne pouvait être accepté par le PCI et par les milieux intellectuels proches de lui. Les exclus-rebelles étaient caractérisés comme des produits du processus de prolétarisation de la société italienne issue du boom économique de la période allant des années Cinquante au début des années Soixante. La massification de l’instruction et de manière plus générale de la culture, avait produit de nouveaux sujets intellectuels qui étaient néanmoins dépourvus du rôle social, du prestige et d’une fonction reconnue, mais plongés de force dans le circuit de dépendance propre au salariat, ce qui ne pouvait que générer une frustration qui débouchera sur une disponibilité à la rébellion. Une rébellion qui était théorisée bien sûr, mais aussi mise en pratique avec courage. Mais si les problèmes de classe pouvaient trouver un écho – ou du moins une audience – dans le PCI, cela ne pouvait être le cas pour les problèmes que connaissaient les couches intellectuelles, même si elles se trouvaient socialement déclassées. Arcangelo Leone de Castris [10], célèbre critique littéraire et représentant prestigieux du PCI, analysera ainsi la révolte de ces « intellectuels-plébéiens » :

Licencié et déclassé par la vieille organisation sociale, l’intellectuel des années 60 finissait par revendiquer  – sous des formes terroristes et rebelles, grosses d’angoisses et de contradictions – des choses analogues à celles qui dérivaient des besoin et de l’essence même de l’intellectuel traditionnel, à savoir un mandat propre, un privilège, l’autogestion des institutions culturelles ; mais il exprimait à la fois une conscience anticapitaliste confuse qui avait mûri dans la phase la plus récente et la plus aiguë du processus qui exigeait justement la mort de la figure sociale et du rôle productif de l’intellectuel traditionnel. [11]

Voilà quelle était la position d’un militant du PCI, pourtant de premier plan. Malgré cela, elle reflétait fidèlement un sociologisme courant inhérent à la logique du communisme « officiel », à savoir la tentative de disqualifier les positions radicales en les réduisant au rang de manifestations de mécontentement petit-bourgeois.

La prolétarisation des couches moyennes intellectuelles du pays était le point de convergence entre les diverses interprétations du marxisme des insurrections de la société italienne de l’époque. Gian Mario Cazzaniga, représentant du courant opéraïste (toujours en 1971) et qui deviendra par la suite membre de la Direction nationale du PCI déclarera en effet à ce propos [12] :

Je crois qu’il peut y avoir un large consensus sur le fait que la base sociale de la gauche extra-parlementaire doit être recherchée dans les processus de prolétarisation de toute une série de fonctions sociales autrefois relativement indépendantes et autonomes, et dans certains cas y compris dans l’effilochement d’un tissu social de caractère populaire  que le développement capitaliste lui aussi rend désuet. Dans ce sens, la force de travail intellectuelle en tant qu’élément prédominant et dans certains cas le sous-prolétariat urbain deviennent donc les éléments sociaux qui caractérisent la gauche extraparlementaire. [13]

Dans le cadre que nous venons d’évoquer ce qui disparaît c’est l’idée-force de la pensée marxiste de la nécessité conçue comme présence objective, au sein de stades de développement bien précis, de contradictions qui, au moment même où elles exposent le système de production à des crises « inévitables », préparent dans le même temps son dépassement.

Nous pouvons donc dire que la rencontre du mouvement ouvrier organisé par le PCI avec les forces de la Nouvelle gauche, apparaît par la force des choses vouée à l’échec qui se matérialisera par la suite au cours de la décennie qui suivra. L’affrontement opposait en premier lieu deux compositions sociales différentes : d’un côté la classe ouvrière traditionnelle qui, à travers le Parti communiste, s’imposait en tant que sujet hégémonique autour duquel devait se réaliser le front social entre couches et classes différentes, ayant pour objectif une réforme progressive du capitalisme italien, et éventuellement même son dépassement définitif (c’était le fameux « bloc historique » élaboré par Gramsci) ; de l’autre, toute une série de nouveaux sujets sociaux en voie de prolétarisation rapide, qui refusait toue hégémonie « objective » (c’est-à-dire découlant des « contradictions objectives » inhérentes au capitalisme lui-même) qui ne fût pas issue de l’unification des volontés révolutionnaires exprimées par les différentes avant-gardes. Au moment où « ces pointes avancées » de la lutte de classe atteignaient leur sommet le plus élevé de visibilité et de popularité, le cadre d’ensemble se brouilla (comme le rappellera Luigi Bobbio dans son livre de souvenirs de l’expérience du groupe Lotta Continua [14]), en laissant derrière lui les retards et les résistances de la société italienne et surtout de sa partie ouvrière ou plus généralement salariée. Cependant la crise se produisait dans des moments de reflux et de stagnation, en disloquant l’articulation entre les avant-gardes politiques et la classe (ainsi qu’entre la classe et la société) qui constituait pourtant un élément central du mouvement communiste historique.

Bien que au sein de l’opéraïsme des années Soixante certains aient œuvré eux aussi en faveur d’un rétablissement des canaux de dialogue entre les divers mouvements et le PCI, les présupposés théoriques radicalement différents du PCI et de la Nouvelle gauche empêchaient toute alliance stable entre eux. C’était en effet toute une vision du monde et du marxisme qui se voyait en effet être  structurellement remise en cause. Pour Marx comme pour le marxisme « classique » – et encore plus pour l’historicisme gramscien propre au PCI – le prolétariat était  l’« héritier » du développement capitaliste, lequel devait être dépassé dialectiquement en intégrant ses potentialités et en le soumettant au contrôle social des richesses et de la culture déjà accumulées, pour pouvoir en permettre une jouissance collective. L’anticapitalisme marxien se présentait donc comme une « négation déterminée » du capitalisme lui-même, un point de départ en vue de son  dépassement. L’anticapitalisme de la Nouvelle gauche tendait toujours plus – à la faveur des fermetures réciproques avec la « tradition » marxiste – à se faire « négation indéterminée », volonté de rupture avec tout l’ensemble des rapports politiques, sociaux et culturels d’un capitalisme vu comme totalité, et donc capable d’englober en lui tout l’ensemble des rapports sociaux, en les intégrant et donc en normalisant leur fonction critique. C’était là une volonté de rupture radicale qu’on pouvait comprendre, dans la mesure où elle trouvait des équivalents dans d’autre époques et d’autres mouvements révolutionnaires : le refus total des rapports traditionnels, qu’ils soient politiques ou culturels, caractérise en effet tout mouvement qui se présente comme radicalement nouveau et clivant. Qu’on songe, en particulier, à l’expérience de ce qu’on appelle le populisme russe de la seconde moitié du XIXe siècle (qu’on a, précisément pour cette  même raison, essayé de caractériser en lui appliquant le terme erroné de « nihilisme »). Pourtant, l’existence préalable d’un sujet politique déjà  constitué et qui incarnait cette négation – le Parti communiste – empêchait la formation de deux négations concurrentes, sans que justement ni l’une ni l’autre puissent trouver leur marque distinctive dans le degré de détermination de la critique radicale propre à chacune. Si la lutte anticapitaliste du XIXe siècle s’était déroulée sans le préalable de cette expérience de lutte accumulée et sédimentée sur le plan organique – le parti ouvrier -, au cours du  XXe siècle, et surtout dans sa seconde moitié qui a été en quelque sorte pétrifiée par les relations internationales imposées par la Guerre froide -, ce problème ne pouvait être contourné sans provoquer des courts – circuits  politiques  qui déterminent effectivement  les configurations de la politique révolutionnaire italienne depuis la fin des années Soixante jusqu’à aujourd’hui, du moins, en Occident, c’est-à-dire là où apparaissait comme plus improbable – pour ne pas dire impossible – une alliance populaire entre des classes différentes socialement antagoniques telle celle qui s’était au contraire produite au cours des luttes anticoloniales du Tiers monde. A partir de 1969, la révolution italienne se présente donc comme un communisme impossible, étant donné la présence contemporaine de « deux communismes » antithétiques et pour le plus grand bénéfice de cette raison d’État à laquelle, volontairement ou non, se cantonna le communisme « officiel », laissant ainsi au communisme « hérétique » le rôle de « bonne conscience » politiquement impuissante.


[1] Sauf indication contraire, les mots entre guillemets ou en italiques sont le fait de l’auteur de l’article A.B.

[2] Pour cette thèse, cf. l’introduction de Vittorio Strada au Que faire ? de Lénine (Torino, Einaudi Editore, 1979, p. VII-XCI). [Note du traducteur, dorénavant NdT : Vittorio Strada (1929-2018) a été un des principaux slavisants italiens et a dirigé l’Institut Italien de Culture de Moscou de 1992 à 1996. Lors de son séjour en Union Soviétique dans les années 1960 , il entra en contact avec les milieux oppositionnels et fut proche en particulier des rédacteurs de la revue Novy Mir dirigée par Alexandre Tardovsky. Il quitta le PCI en 1980 mais polémiqua aussi avec les représentants de la Nouvelle gauche auxquels il reprochait leurs complaisances pour le maoïsme ou le castrisme, régimes jugés par lui de même nature que le système soviétique. Il a codirigé une Histoire de la littérature russe en 6 volumes, publiée en français aux éditions Fayard, 1987-2005.

[3] Le « parti nouveau » de Togliatti – à partir du « Tournant de Salerne » – reprend en partie les thèses élaborées par l’Internationale communiste, surtout par Togliatti lui-même d’ailleurs, sur la « démocratie d’un type nouveau ». Cf. surtout Palmiro Togliatti, « Sulle particolarità della rivoluzione spagnola » (Sur les particularités de la révolution espagnole) , in Id., Sul movimento operaio internazionale (Sur le mouvement ouvrier international), Roma, Editori Riuniti, 1972, p. 181-199 ; Id., La via italiana al socialismo, Roma, Editori Riuniti, 1981, p. 729-769.[NdT : On appelle Tournant de Salerne, la ligne politique de mise entre parenthèses de la question institutionnelle (continuité monarchique ou  instauration d’une république démocratique) du régime qui devait succéder au fascisme, par le PCI. Cette politique, certainement impulsée par Staline, soucieux de susciter une action militaire plus massive à l’Ouest pour  détourner les troupes nazies du front de l’Est, fut annoncée par Palmiro Togliatti (1893-1964), secrétaire général du PCI dans un discours prononcé à Salerne le 31 mars 1944. Elle suscita une grande perplexité au sein même des militants du PCI en raison de la responsabilité écrasante de la Monarchie dans l’arrivée au pouvoir de Mussolini en 1922  et dans toute la politique qu’il suivit jusqu’à se destitution le 25 juillet 1943]

[4] « Le marxisme italien  dans les années Soixante et la formation théorique et politique des nouvelles générations » (NdT).

[5] On désigne par cet image les événements qui marquèrent l’automne 1969 (en léger décalage avec le mai 1968 français) le mouvement étudiant mais aussi ouvrier de l’époque en Italie ; les guillemets sont de nous (NdT).

[6] Partito Socialista Italiano di Unità Proletaria (Parti Socialiste Italien, d’Unité Prolétarienne) [NdT :parti né d’une scission de gauche du Parti Socialiste Italien en 1963 sous la direction de Tullio Vecchietti (1914-1999), résistant important et directeur de l’ « Avanti ! », quotidien du PSI de 1951 à 1963. A son IVe Congrès, en 1972, une majorité du PSIUP rejoignit le PCI. Lucio Libertini (1922-1993), député du PSIUP qui rejoignit le PCI en 1972, puis le Parti Rifondazione Comunista qui avait refusé la dissolution du PCI en 1991.

[7] NdT : Ce terme qui vient de l’italien « operaio » (ouvrier), désigne un mouvement qui était né au début des années 1960 à l’initiative d’un intellectuel du Parti Socialiste Italien Raniero Panzieri (1921-1969), fondateur en 1961 de la revue « Quaderni rossi » (Cahiers rouges) qui devint une référence pour tous les intellectuels plus ou moins critiques gravitant dans l’orbite du PCI. Le théoricien Mario Tronti (1931), autre figure importante de ce mouvement diffus, rejoignit plus tard les rangs du Parti Démocrate (né de l’autodissolution du PCI en 1991) et fut même élu sénateur. Le philosophe et homme politique Antonio dit Toni Negri (1933), Professeur de philosophie et fondateur du groupe gauchiste « Potere Operaio » (Pouvoir ouvrier), impliqué dans l’affaire de l’enlèvement suivi de l’assassinat du politicien Aldo Moro en 1978, bien connu en France où il vécut de 1983 à 1997 et auteur de plusieurs livres en langue française qui sont considérés comme des « classiques » d’une conception « autonome » de la lutte anticapitaliste, en particulier Empire écrit en collaboration avec Michael Hardt (Exils, 2000).

[8] Giuseppe Vacca (1939), Historien, Professeur d’Histoire des doctrines politiques à l’Université de Bari  de 1968 à 1997 et homme politique. Membre du Comité Central du PCI de 1972 à 1991, puis de la Direction nationale du Parti Démocrate (dernier avatar du PCI après son autodissolution en 1991). Considéré comme un théoricien de la politique suivie par ce courant, il a dirigé l’Istituto Gramsci de Rome de 1988 à 1999 et préside la Commission scientifique pour l’Edition Nationale des écrits de Gramsci. Il est l’auteur de nombreux essais de philosophie et d’histoire politique ainsi que de théorie marxiste.

[9] G. Vacca, Il marxismo italiano negli anni Sessanta e la formazione teorico-politica delle nuove generazioni (Le marxisme italien dans les années Soixante et la formation théorique et politique des nouvelles générations), Roma, Editori Riuniti, 1972, p. 207-208.

[10] NdT : Arcangelo Leone de Castris (1929-2010), Professeur de littérature italienne à l’Université de Bari et critique littéraire spécialiste de littérature italienne contemporaine (D’Annunzio, Pirandello etc.).

[11] Ibidem, p. 142.

[12] NdT : Gian Mario Cazzaniga (1942), Professeur de philosophie morale à l’Université de Pise. Participe à l’expérience opéraïste et collabore à la revue « Quaderni rossi » (cf. note 7 ci-dessus). Il adhère au PCI en 1975 et est successivement membre de la Direction nationale de ce Parti, puis du Partito Democratico della Sinistra (Parti Démocrate de la Gauche), qui succède dans un premier temps au PCI. Il abandonne la politique active en 1997. Plusieurs de ces écrits ont été traduits en français, dont notamment l’ouvrage qu’il publie en codirection avec le philosophe français Yves-Charles Zarka (Penser la souveraineté à l’époque moderne, Paris, Vrin, 2001).

[13] Ibid., p. 179.

[14] L. Bobbio, Storia di Lotta continua (Histoire de Lotta Continua), Milano, Feltrinelli, 1988. [NdT : « Lotta Continua », (Lutte continue)  est un groupe gauchiste et spontanéiste créé en 1969 par Adriano Sofri (1942), actuellement journaliste proche du Parti démocrate qui a été impliqué dans l’assassinat du commissaire de police Luigi Calabresi en 1972 et condamné pour en avoir été l’un des mandants (ce qu’il a toujours nié) à 22 ans de prison en 1997. Libéré pour bonne conduite en 2012 , il est l’auteur de nombreux ouvrages et enquêtes sur la politique et la société italienne contemporaines. En français on peut lire avec intérêt la traduction de l’ouvrage qu’a consacré à son procès le grand historien Carlo Ginzburg : C. Ginzburg, Le juge et l’historien. Considérations en marge du procès d’Adriano Sofri, traduit par Myriem Bouzaher, Adelin Fiorato, Jean-Louis Fournel et alii, Lagrasse, Editions Verdier, 2010 ; Luigi Bobbio (1944-2017), membre de la direction de « Lotta continua » dans les années 1960 et 70. Politologue, Professeur de philosophie politique à l’Université  de Turin et auteur de plusieurs ouvrages d’histoire et de théorie politique. Il est le fils de Norberto Bobbio (1909-2004), l’un des grand intellectuels italiens du XXe siècle. Antifasciste et résistant, théoricien éminent en philosophie politique et philosophie du droit. Parmi ses ouvrages traduits en français, on retiendra, entre autres : Le futur de la démocratie, Paris, Le Seuil, 2007].