Un grand penseur : Manuel Valls

Jean-Jacques Marie

4e tr 2013

Manuel Valls, qui s’est plusieurs fois targué de préférer Clemenceau (qui a fait tirer sur des grévistes lorsqu’il était ministre de l’intérieur) et dont, dit-il, il a la photo sur son bureau, à Jean Jaurès, manifeste des qualités de penseur qui méritent de passer à la postérité.

Le quotidien Le Monde (3septembre2013) publie une interview de lui sur l’inter­vention en Syrie. Le journaliste l’interroge sur la convocation du Parlement sans vote. Valls confirme : « Sans vote ». Le journaliste lui demande alors : « En 2003, François Hollande demandait un vote sur l’Irak. Qu’est-ce qui a changé ? » Réponse de Valls : « Il y a une Constitution, il est président de la République. La fonction présidentielle, il faut la préserver. On ne modifie pas la pratique de la Constitution de la Ve République en fonction des humeurs des uns et des autres. Ou de ce qu’il se passe dans le monde ».

Le journaliste, vraiment brave homme, enregistre ; il ne lui rétorque pas : mais monsieur le ministre, en 2003 la Consti­tution et la fonction présidentielle étaient les mêmes. Qu’est-ce qui a donc changé ? Vous ne m’avez pas répondu… On ne peut sans doute pas trop demander au ministre de l’Intérieur.