Une avancée de la « pensée américaine »

Marc Teulin

Une nouvelle division de la société en deux camps, d’un côté,  » femmes, homosexuels, minorités raciales, personnes vulnérables » de l’autre, « le mâle blanc hétéroriche » !

Judith Butler, officiellement « philosophe » et professeur à Berkeley, est l’une des mères porteuses de la théorie du genre qu’elle définit ainsi dans un entretien au Nouvel Observateur, daté du 5 décembre 2013 : « Le genre est toujours l’objet d’une discus­sion publique, ce n’est jamais une évidence donnée par la nature ».

Comment se conclut cette discussion publique pour aboutir à une réponse codifiée dans l’état civil ? Mystère !

Le Nouvel Observateur précise : « Vos travaux s’inscrivent dans une tendance de la pensée américaine qui s’intéresse aux victimes de la domination : les femmes et les homosexuels pour les “genderstudies”, les minorités raciales pour les “postocolonialstu­dies”, les personnes vulnérables pour la “théorie du care”. En face il y a un adversaire commun : le “mâle blanc hétéro riche”».

«Riche». Le Nouvel Observateur ne précise pas pourquoi … mais cela fait peu de monde par rapport à la masse des autres, et donc le « mâle noir hétéro riche », la femme blanche hétéro riche, la femme noire hétéro riche, le mâle blanc hétéro pauvre, etc., font partie de la masse des dominés, etc.

Mais ce « mâle blanc hétéro riche » est lui-même une victime qui s’ignore, car, précise Judith Butler, « il est l’objet de demandes variées auxquelles il doit se conformer. Vivre son hétérosexualité, sa « blanchitude », ses privilèges économiques, cela signifie se mouler dans les idéaux dominants, mais aussi refouler les autres aspects de sa personnalité ; sa part homosexuelle, sa part féminine, sa part noire (…). Parfois, lorsqu’il se regarde dans le miroir, il voit … une femme ! Et tout ce à quoi il croyait tombe en morceaux ! »

Le pauvre homme ( ou la pauvre femme, on ne sait plus ! )