Du 30 octobre au 7 novembre 1917, au lendemain de l’accession au pouvoir des bolchéviks votée par le deuxième Congrès des Soviets qui s’est achevé le 26 octobre, se tient le congrès extraordinaire des menchéviks.
Le leader des la droite menchévik, Lieber, prononce un réquisitoire politique contre les bolcheviks, qui diffère radicalement de ce qu’affirment en général les adversaires de ces derniers :
« C’est un mensonge de dire, s’écrie t-il, que les masses suivent les bolchéviks. Au contraire ce sont les bolchéviks qui suivent les masses. Ils n’ont aucun programme. Ils acceptent tout ce que les masses avancent. C’est pourquoi il est clair qu’ils devaient vaincre là où nous, nous ne pouvions vaincre. Nous devions, nous, montrer aux ouvriers que leurs exigences étaient irréalisables. Les bolcheviks eux les acceptent toutes, et c’est pourquoi l’espoir qu’ils seront bientôt battus me semble faux. Peuvent être battus ceux qui ont un programme. Mais il est impossible de battre ceux qui n’ont pas de programme, et sont prêts à apposer leur signature sous n’importe quel slogan des masses. »
Kentavr 2 1994p 71